COVID-19 : l’Institut Pasteur arrête le développement de l’un de ses candidats vaccins
A la suite de résultats intermédiaires d’essai clinique de phase I, l’Institut Pasteur a annoncé l’arrêt du développement d’un de ses candidats vaccins, celui basé sur le virus du vaccin contre la rougeole. L’Institut Pasteur a confirmé la poursuite du développement d’autres candidats vaccins arrivés en fin de phase préclinique, et le maintien de sa forte mobilisation scientifique pour lutter contre l’épidémie de Covid-19.
Depuis le début de l’année 2020, l’Institut Pasteur a engagé des recherches portant sur plusieurs domaines d’expertise scientifique de l’Institut, en virologie, diagnostic, physiopathologie, épidémiologie, modélisation, recherche thérapeutique et recherche vaccinale. Plusieurs programmes de recherche pour découvrir un vaccin contre le virus SARS-CoV-2, responsable de l’épidémie de Covid-19, ont été conduits.
« La décision de ne pas poursuivre le développement du candidat vaccin basé sur le virus du vaccin contre la rougeole fait suite à l’examen des résultats intermédiaires obtenus dans le cadre d’essais de phase I, engagés depuis août dernier », précise l’Institut dans un communiqué. « Cette décision est prise parallèlement à la décision du groupe Merck (MSD en dehors des Etats-Unis et du Canada), partenaire industriel de cette recherche. Dans ces études de première administration chez l’homme, le candidat vaccin a été bien toléré, mais les réponses immunitaires induites se sont avérées inférieures à celles observées chez les personnes guéries d’une infection naturelle ainsi qu’à celles observées avec les vaccins autorisés contre le SARS-CoV-2/Covid-19″, explique-t-il.
L’Institut Pasteur a ainsi remercié « toutes les personnes et organismes qui ont contribué aux recherches menées depuis un an sur ce candidat vaccin et en particulier tous les volontaires qui ont participé et participent encore aux essais cliniques ». Il remercie également la CEPI (Coalition for Epidemic Preparedness Innovations) qui a financé les premières étapes de recherche et de développement.
L’Institut Pasteur précise que « cette décision ne remet pas en cause la poursuite pardes recherches engagées sur deux autres candidats vaccins reposant sur des méthodologies différentes ». Le premier, administrable par voie nasale, est développé avec la société de biotechnologie TheraVectys, issue de l’Institut Pasteur et spécialisée dans la mise au point de vaccins. Le second est un candidat vaccin à ADN. Ces 2 candidats sont aujourd’hui en phase préclinique.
Cette décision ne remet pas non plus en cause la poursuite des autres projets de recherche vaccinale menés en partenariat avec Themis/Merck-MSD, basés sur l’utilisation du virus du vaccin contre la rougeole comme vecteur vaccinal, et s’adressant à d’autres maladies infectieuses (fièvre de Lassa, chikungunya).
Aujourd’hui, l’Institut Pasteur poursuit la mobilisation massive de ses équipes pour lutter contre l’épidémie de Covid-19. En 2020, ce sont en effet près de 100 programmes de recherche qui ont été lancés et plus de 450 scientifiques (1/4 de ses effectifs de recherche) mobilisés au sein de 69 unités de recherche (la moitié de ses ressources) conduisant à près d’une centaine de publications scientifiques. Ces recherches portent sur plusieurs domaines d’expertise scientifique de l’Institut, en virologie, diagnostic, physiopathologie, épidémiologie, modélisation, recherche thérapeutique et recherche vaccinale. Face à une nouvelle phase inquiétante de la pandémie liée à l’émergence de plusieurs variants viraux, cette forte mobilisation collective, multi et interdisciplinaire, sera encore renforcée en 2021.
Source : Institut Pasteur