Curie-Cancer et Roche renforcent leur partenariat pour le développement de molécules innovantes
Curie-Cancer, la structure qui conduit les activités de recherche partenariale industrielle de l’Institut Curie, et l’Institut Roche de Recherche et Médecine Translationnelle, renforcent leur collaboration. Partenaires depuis 2009, Curie-Cancer et Roche souhaitent développer la recherche translationnelle pour accélérer l’arrivée de nouveaux traitements en cancérologie.
L’Institut Curie et Roche ont signé en 2009 un premier partenariat de recherche préclinique d’envergure, pour une durée de trois ans. Il visait à mieux comprendre le mécanisme d’action d’un nouvel anticorps de Roche, premier représentant d’une nouvelle classe thérapeutique, dans des formes de cancer du sein particulièrement agressives et pour lesquelles les traitements actuellement disponibles s’avèrent peu efficaces.
Grâce à ce partenariat, Roche a pu bénéficier d’une plateforme de modèles précliniques très représentatifs des tumeurs observées chez les patients, développés par les équipes de l’Institut Curie, afin de déterminer dans quel sous-type de cancer du sein ce nouvel anticorps s’avérait le plus efficace. L’Institut Curie possède par ailleurs une plateforme de protéomique RPPA (Reverse Phase Protein Analysis) parmi les plus performantes au monde par le nombre de marqueurs de l’activité d’une cellule qu’elle permet d’explorer. L’utilisation de cette plateforme a permis de préciser au niveau moléculaire l’impact de l’anticorps de Roche sur les cellules cancéreuses et d’identifier des marqueurs prédictifs de réponse.
La mutualisation des expertises de Curie-Cancer et de Roche au stade préclinique du développement de cette molécule a permis de mieux définir le protocole des premiers essais cliniques à conduire, facteur clé pour maximiser les chances de succès de ces essais.
« Cette première collaboration entre les chercheurs de l’Institut Curie et ceux de Roche a été très positive », précise Céline Bouquet, Directrice de l’Institut Roche de Recherche et Médecine Translationnelle. « La réelle proximité des équipes cliniques et de recherche a naturellement conduit Roche à choisir l’Institut Curie comme centre pour le développement clinique de phase 1 (première administration de la molécule à l’homme), et la première personne au monde à bénéficier de cette nouvelle molécule a été une patiente de l’Institut Curie. »
Une collaboration qui prend de l’ampleur
Curie-Cancer et Roche collaborent actuellement sur plusieurs programmes de recherche translationnelle portant sur d’autres molécules de Roche et faisant en partie appel aux mêmes plateformes technologiques. Cliniciens, anatomopathologistes et chercheurs de Curie-Cancer participent par exemple au développement d’une nouvelle molécule de Roche ciblant l’environnement tumoral.
Cet exemple illustre parfaitement la réalité du continuum qui existe à l’Institut Curie entre la recherche fondamentale, la recherche translationnelle, et la recherche clinique, ainsi que le souhaitait sa fondatrice Marie Curie. « Il est important que les laboratoires pharmaceutiques nous exposent leurs besoins et leurs questions suffisamment en amont dans le processus de développement de leurs molécules, pour que nous puissions leur proposer la mise en place de collaborations faisant appel à un large éventail d’expertises et de plateformes. Ces discussions scientifiques en amont nous permettent d’ailleurs aussi le plus souvent d’explorer de nouvelles approches innovantes, relevant parfois du domaine de la recherche fondamentale », explique Sergio Roman-Roman, Directeur de la Recherche Translationnelle à l’Institut Curie.
Les grands instituts de recherche académique comme l’Institut Curie ont mis en effet au point de nombreuses plateformes technologiques pour les besoins de leurs travaux propres. Ces plateformes résultent d’investissements lourds financés en partie par l’Etat, qui permettent également la conduite de programmes de recherche en collaboration avec des industriels, au bénéfice des patients.
« Cette collaboration avec Roche prouve à nouveau que l’Institut Curie développe des savoir-faire en parfaite adéquation avec les besoins de nos partenaires industriels », indique Damien Salauze, Directeur de Curie-Cancer. « L’expertise cumulée par Curie-Cancer, reconnue par notre label Carnot obtenu en 2011, est mise à la disposition de partenaires allant de la PME au groupe international, au bénéfice final du patient. »
La recherche translationnelle, point de rencontre entre public et privé
La recherche fondamentale produit de la connaissance et la recherche clinique, du progrès médical. La recherche translationnelle fait le lien entre les deux. L’enjeu : accélérer le développement de nouveaux médicaments, grâce à la meilleure compréhension de la biologie des cancers. La recherche translationnelle permet notamment de définir des marqueurs prédictifs de l’efficacité de nouvelles molécules chez les patients, et ainsi de mieux identifier les sous-groupes de patients susceptibles d’en bénéficier.
« La recherche translationnelle rapproche tous les acteurs, au bénéfice de tous. Nous voulons généraliser cette façon de travailler, parce qu’elle accélère l’accès aux traitements innovants pour les patients », précise Corinne Le Goff, Présidente de Roche Pharma France et de l’Institut Roche de Recherche et Médecine Translationnelle. « Cette première collaboration réussie nous incite à considérer Curie-Cancer comme un partenaire privilégié pour la conduite de nos prochaines études cliniques précoces avec d’autres molécules développées par Roche. »
Source: Curie-Cancer