Démographie médicale: le Cnom publie son Atlas 2015
Si la France n’a jamais compté autant de médecins, (281 087 médecins étaient inscrits au tableau de l’Ordre en 2014), le nombre de médecins généralistes poursuit sa baisse, indique le Conseil national de l’ordre des médecins (Cnom) dans son Atlas 2015 de la démographie médicale.
Ainsi, au 1er janvier 2015, le tableau de l’Ordre recense 281 087 médecins ; soit +1,7% comparativement à l’année précédente. Parmi ces médecins, 215 539 sont en activité totale et 65 548 retraités dont 14 665 en cumul emploi-retraite (activité libérale/mixte/salariée ou remplaçant).
Bien que le nombre de médecins actifs ait doublé en 35 ans en France, la médecine générale est confrontée à une baisse constante de ses effectifs depuis 2007. On dénombre ainsi 58 104 généralistes en 2015 contre 64 778 en 2007, soit une baisse 10,3%. Une baisse de 6,8% serait même à prévoir pour les années 2015-2020, prévient l’Ordre.
Du côté des spécialités, l’exercice libéral reste en progression (entre 2007 et 2015, il était en hausse de 6,2% pour les spécialités médicales et de 25,8% pour les spécialités chirurgicales). Toutefois, 4 spécialités sont en souffrance : la rhumatologie (-10,3% depuis 2009), la dermatologie (-7,7% depuis 2009), la chirurgie générale (-24,7% depuis 2009), l’ORL (-7,8% depuis 2009).
L’Atlas met également en avant le vieillissement de la population médicale : 26,4% des inscrits au tableau ont plus de 60 ans, 23% du total sont retraités et cette proportion augmente. Autre tendance de fond, la profession se féminise : les femmes médecins sont beaucoup plus nombreuses que les hommes chez les moins de 45 ans et 58% des nouveaux inscrits sont des femmes. Cette féminisation avérée de la profession profite largement au secteur libéral : 60% des médecins généralistes libéraux mixtes âgés de moins de 40 ans sont des femmes.
Autre constat de l’Atlas 2015, chaque année, pas moins de 25% des médecins diplômés d’une faculté française décident de ne pas s’inscrire à l’Ordre pour exercer d’autres professions, dans le journalisme ou l’administration par exemple, au détriment du soin.
Sur les déserts médicaux, les territoires en danger pour les soins de premier recours ne concernent pas exclusivement les territoires ruraux mais aussi les métropoles, comme Paris, voire des villes moyennes, comme Châteauroux. Sur la période 2007/2015, la région Ile-de-France recense une diminution de 6% des médecins en activité régulière, alors que la région des Pays-de-la-Loire comptabilise une hausse de 6%.
Pour aider à l’installation des médecins et repérer les zones sous-dotées, le Conseil de l’Ordre a créé une cartographie interactive, véritable outil d’aide à la décision, sur son site internet : www.demographie.medecin.fr
Source : CNOM