Dépenses de médicaments : une croissance ralentie de façon « majeure » en 2008
En 2008, selon la CNAMTS l’impact conjugué des actions (maîtrise de ces dépenses maîtrise médicalisée, baisses de prix, développement des médicaments génériques…) est majeur. Les montants remboursés ont progressé de 3,7% seulement, après une hausse de 4,8% l’année précédente. Le plus faible taux enregistré depuis 2000.
Les remboursements de médicaments constituent le 1er poste de dépenses des soins de ville, avec 22 milliards d’euros remboursés pour l’ensemble des régimes d’assurance maladie (15,8 mds pour le régime général seul) rappelle la CNAMTS qui souligne que la maîtrise de ces dépenses est donc l’un des enjeux-clés pour l’équilibre du système de soins.
Le plus faible taux enregistré depuis 2000
En 2008, les dépenses de médicaments, pour le Régime général et hors effet franchises, ont progressé de 3,7%, contre 4,8% en 2007. Il s’agit du plus faible taux de croissance enregistré depuis 2000, à l’exception de l’année 2006 (+0,9%) marquée par un plan médicament d’envergure (baisse de prix de 12% en moyenne sur 2 500 médicaments).
Pour l’Assurance Maladie, ce chiffre témoigne ainsi de la diminution progressive et continue de la croissance des dépenses de médicaments, après des taux élevés (7 à 9%) au début de la décennie et le résultat obtenu en 2008 est principalement lié à deux facteurs :
– le nombre de boîtes a enregistré une quasi-stagnation (+1% seulement), après des taux de croissance nettement supérieurs les années passées, grâce notamment aux actions de maîtrise médicalisée menées avec les médecins libéraux.
– Le développement des médicaments génériques et les baisses de prix ont permis de réaliser sur l’année 500 millions d’euros d’économies, soit une diminution des dépenses de -3%.
Les moteurs de la croissance des dépenses
En 2008, comme en 2007, l’augmentation des dépenses de médicaments est principalement liée au poids croissant des médicaments coûteux, avec le développement des traitements pour les pathologies lourdes et graves. L’analyse détaillée des différentes classes thérapeutiques permet de mieux appréhender les moteurs de la croissance des dépenses et l’effet des actions menées dans ce domaine :
– Pour la 1ère fois, les médicaments prescrits pour les épisodes aigus et de courte durée tels que les antibiotiques ou les anti-douleurs ont vu leurs dépenses diminuer de -3,4%, soit une économie de plus de 100 millions d’euros.
– Le groupe des médicaments pour les maladies chroniques, prescrits pour des pathologies de longue durée comme le diabète, l’asthme, l’hypertension, a connu une progression maîtrisée (+3,9%), sensiblement inférieure aux taux enregistrés au début de la décennie, et ce, malgré une augmentation continue de la prévalence de ces pathologies.
– Ce sont les médicaments de spécialités qui enregistrent l’augmentation la plus importante : +9,7%, soit une hausse de près de 400 millions d’euros sur l’année. Les traitements du cancer, de la polyarthrite rhumatoïde et de la DMLA2 totalisent la moitié de cette hausse.
Les dépenses par type de prescripteurs
Ces dynamiques se retrouvent dans l’analyse des dépenses par type de prescripteurs : ainsi, si les prescriptions des médecins hospitaliers ont augmenté de +12% en 2008 (médicaments de spécialités principalement), celles des médecins spécialistes libéraux ont enregistré une hausse de +4,6% et stagné (+0,3%) pour les généralistes.
Selon la CNAMTS, l’analyse des dépenses de médicaments sur l’année 2008 illustre tout l’intérêt des politiques engagées dans ce domaine pour une utilisation optimisée des ressources de l’Assurance Maladie au bénéfice des malades. C’est-à-dire agir sur les marges de progrès existantes : promouvoir les médicaments génériques ; réduire l’usage de certaines classes de médicaments en dehors des recommandations sanitaires, source de traitements et de dépenses non médicalement justifiées ; et favoriser l’accès aux traitements innovants dont elle souligne l’investissement important pour l’Assurance Maladie.
Source : CNAMTS