Deux études de l’InVS sur les malformations congénitales du petit garçon et le cancer du testicule en France
Chargé par le ministère de la santé de faire un bilan de la situation actuelle de la fertilité masculine et des malformations uro-génitales chez l’homme en France, l’Institut de veille sanitaire (InVS) a publié hier 2 rapports sur les cryptorchidies et hypospadias et sur les cancers du testicule opérés.
La cryptorchidie (anomalie du testicule non descendu dans les bourses à la naissance) est un facteur de risque du cancer du testicule. L’hypospadias est une malformation de la verge dans laquelle l’urètre s’ouvre à la face inférieure de celle-ci et non à son extrémité. Devant une augmentation des cas rapportés dans le Languedoc Roussillon, l’InVS avait mené une première étude sur ce sujet. Publiée en 2004, cette étude avait montré que le taux de ces deux types de malformations des organes génitaux externes opérées du petit garçon en Languedoc-Roussillon était alors comparable à la moyenne nationale.
Les deux études publiées aujourd’hui concernent la période 1998-2008. Elles montrent d’une part une augmentation de 2,5 % du taux annuel de patients opérés pour cancer du testicule, qui concerne essentiellement les hommes de 20 à 64 ans, et d’autre part une augmentation des taux annuels d’interventions chirurgicales pour hypospadias (1,2 %) et cryptorchidies (1,8 %) chez le petit garçon de moins de 7 ans en France métropolitaine.
L’étude des Cryptorchidies et hypospadias opérés en France de 1998 à 2008 chez le petit garçon de moins de 7 ans à partir des données du programme de médicalisation des systèmes d’information (PMSI) prend la suite de l’investigation de 2004. Elle montre un taux d’interventions chirurgicales de 2,51 pour 1000 garçons de moins de 7 ans en France pour les cryptorchidies et un taux de 1,10 pour 1000 pour les hypospadias. Le nombre moyen d’interventions annuelles à l’hôpital est de 6 800 pour les cryptorchidies et de 3 000 pour les hypospadias. Les importantes variations régionales ne sont pas expliquées et ne sont pas superposables entre les deux malformations étudiées
L’étude sur Le cancer du testicule : évolution nationale et variations régionales du taux de patients opérés, 1998-2008 – données hospitalières montre une augmentation du taux de patients opérés entre 1998 et 2008 cohérente avec celle déjà rapportée sur la période 1980-2005 par les registres français de cancer. Les variations régionales ne sont pas expliquées et ne sont pas superposables à celles observées pour les deux malformations congénitales étudiées
Il est important de signaler que le type même des études réalisées, à visée descriptive, ne permet pas d’établir l’existence d’une association entre la survenue des pathologies étudiées et des facteurs de risque quels qu’ils soient, environnementaux ou non. Toutefois ces résultats obtenus à l’échelle nationale et sur une large période incitent à explorer l’hypothèse d’un lien avec des expositions environnementales.
Source : InVS