Diabète de type 2: les boissons « light » pourraient augmenter le risque
Les boissons « light » pourraient augmenter le risque de diabète de type 2Une étude française, menée auprès de 66 188 femmes de la cohorte E3N (*), montre une relation entre boissons sucrées et diabète de type 2 et révèle pour la première fois en France, que contrairement aux idées reçues, le risque de diabète serait plus élevé lorsqu’il s’agit de boissons « light » que de boissons sucrées « normales ».
Les résultats montrent ainsi que les femmes qui consomment des boissons sucrées « light » ont une consommation plus grande que celles qui consomment des boissons sucrées « normales » (2,8 verres/semaine contre 1,6 verres/semaine en moyenne, respectivement).
D’autre part, à quantité égale consommée, le risque de diabète est plus élevé lorsqu’il s’agit de boissons « light » que de boissons sucrées « non light ». Le risque de développer un diabète est de 15% supérieur pour une consommation de 0,5 L/semaine et de 59% supérieur pour 1,5 L/semaine respectivement.
Ce risque est-il essentiellement associé aux boissons « light » ? Pour le savoir, les chercheurs se sont également intéressés aux effets sur l’organisme des jus de fruits 100% pressés, et dans leur étude, aucune association avec le risque de diabète n’a été constatée.
Selon les chercheurs plusieurs mécanismes peuvent expliquer l’augmentation de risque de diabète associée à une grande consommation de boissons sucrées :
• Tout d’abord, en termes de calories, ces boissons ne se substituent pas aux aliments solides, car boire des boissons sucrées n’est pas suffisamment satiétogène (les calories des boissons sucrées s’ajoutent donc aux calories des solides). D’autre part, les sucres contenus dans les boissons sucrées entrainent en réaction un pic d’insuline, et des pics à répétition peuvent engendrer une insulino-résistance.
• S’agissant en particulier des boissons « light », la relation avec le diabète pourrait s’expliquer d’une part par une appétence plus forte pour le sucre en général des consommatrices de ce type de boissons. D’autre part, l’aspartame, qui est un des principaux édulcorants utilisés aujourd’hui, induirait une augmentation de la glycémie et de ce fait une hausse du taux d’insuline, comparable à celle engendrée par le sucrose.
La consommation de boissons sucrées augmente le risque de surpoids, lui-même facteur de risque de diabète. Toutefois, dans leur étude, les chercheurs de l’équipe E3N ont observé un effet d’une grande consommation de boissons sucrées, indépendant de la corpulence de la femme.
Enfin, les chercheurs indiquent néanmoins que des études supplémentaires sur les effets des boissons sucrées « light » sont nécessaires pour confirmer ce résultat.
* L’étude E3N, ou Etude Epidémiologique auprès de femmes de la MGEN (Mutuelle Générale de l’Education Nationale), dirigée par Françoise Clavel-Chapelon, directrice de recherche à l’Inserm, est une étude de cohorte prospective portant sur environ 100 000 femmes volontaires françaises nées entre 1925 et 1950 et suivies depuis 1990.
Source : Inserm
Consumption of artificially and sugar sweetened beverages and incident type 2 diabetes in the E3N-EPIC cohort.
Guy Fagherazzi, PhD; Alice Vilier, MSc; Daniela Saes Sartorelli, PhD; Martin Lajous, ScD; Beverley Balkau, PhD; Françoise Clavel-Chapelon, PhD.
American Journal of Clinical Nutrition