ENYO Pharma réalise une levée de fonds de 40 millions d’euros
ENYO Pharma, une entreprise lyonnaise qui développe des candidats médicaments innovants en imitant la stratégie des virus à moduler les fonctions cellulaires de l’hôte, a annoncé le succès de sa levée de fonds de 40 millions d’euros provenant d’investisseurs américains et européens. Cette levée va lui permettre de financer les deux essais cliniques de phase II de son composé EYP001, à la fois pour l’hépatite B chronique (HBV) et la NASH. Un deuxième composé devrait également entrer en clinique en 2019.
Cette opération a été menée par OrbiMed (leader), suivi par Andera Partners (précédemment EDRIP) et Bpifrance Large Venture, tous trois entrant en tant que nouveaux actionnaires. Les actionnaires actuels, Sofinnova Private Capital VII, Morningside Venture Investments, InnoBio et Inserm Transfert Initiative, ont également participé à cette levée de fonds. Ce financement est un accomplissement significatif faisant suite à la Série A de 22 millions d’euros finalisée en 2016.
Dr. Iain Dukes, Venture Partner à OrbiMed, qui rejoint désormais le conseil d’administration, commente : « Nous sommes fiers de mener ce tour de financement en faveur d’ENYO Pharma et sommes impatients de développer EYP001 dans des études de Phase II chez des patients atteints de HBV ou de NASH. »
Raphaël Wisniewski, Laurent Higueret et Carl Gordon, représentant respectivement Andera Partners, Bpifrance Large Venture et OrbiMed seront observateurs au conseil d’administration.
Pour Annette Clancy, Présidente du conseil d’administration, « Ces importantes ressources financières ainsi que les nouveaux investisseurs vont fortement renforcer l’expertise du Conseil pour guider l’entreprise dans ses projets de développement ambitieux au cours des 12-18 prochains mois ».
Jacky Vonderscher, Directeur Général d’ENYO Pharma, a également commenté « Nous sommes ravis d’avoir réussi cette levée de fonds provenant d’investisseurs aussi prestigieux, pour accompagner notre croissance et démontrer tout le potentiel de notre entreprise. »
Le composé principal d’ENYO Pharma, EYP001, est une petite molécule oralement biodisponible actuellement évaluée en Phase Ib chez des patients atteints d’hépatite B chronique. EYP001 est une molécule synthétique non stéroïdienne et un agoniste de FXR non dérivé des acides biliaires et avec un bon profil de tolérance. Deux études cliniques de phase II doivent démarrer avant fin 2018 chez des patients atteints d’hépatite B chronique et chez des patients atteints de la NASH.
L’hépatite B reste un problème de santé publique majeur dans le monde. D’après l’OMS, plus de 350 millions de personnes sont infectées chroniquement par le virus de l’Hépatite B dans le monde et dont la moitié se trouvent en Asie. Malgré les progrès de la vaccination de masse, on estime à 300 millions les personnes qui seront encore infectées chroniquement à l’horizon 2030, les mettant à haut risque de développer une cirrhose et un cancer du foie. Contrairement aux thérapies qui ciblent exclusivement la réplication du virus, EYP001 cible le cccDNA (« réservoir du virus ») et devrait donc permettre une guérison de la maladie.
La NASH (ou stéatose hépatique non alcoolique) est la pathologie hépatique la plus commune dans les pays développés et consiste en une accumulation de gras dans le foie conduisant à l’inflammation et des lésions des hépatocytes. Il est estimé que plus de 5% de la population des pays développés est atteinte d’une NASH avancée. La majorité des leaders d’opinions s’accordent sur le fait que les agonistes de FXR pourraient être le socle des futurs traitements contre la NASH. EYP001 a démontré son efficacité dans un modèle murin (STAMTM) avec un impact positif considérable sur la plupart des paramètres clés de la NASH (Fibrose, Stéatose, Inflammation, Gonflement des hépatocytes, triglycérides et NAS). Il se différentie des autres agonistes de FXR par un meilleur rapport C4/FGF19 avec une baisse plus prolongée de C4 et un pic plus faible de FGF19.
Le deuxième composé d’ENYO Pharma, EYP002, est une série chimique « first-in-class » qui devrait être prête pour des études en S2 2018 qui prépareront le dossier d’entrée en clinique. Initialement développées sur des tests phénotypiques d’inhibition du virus de la grippe, les molécules modulent une petite famille de protéines connues pour réguler le métabolisme mitochondrial et les réponses au stress. Les aires thérapeutiques d’intérêts s’étendent largement au-delà des maladies infectieuses avec plusieurs autres indications ayant déjà été testées positivement à travers des études pharmacologiques in vitro et in vivo (par exemple : maladies métaboliques, oncologie, et également une maladie génétique rare).
Source : ENYO Pharma