Gallimed, projet de recherche collaboratif en médecine nucléaire piloté par Guerbet, sera soutenu par Oséo
Le projet Gallimed vise à développer un nouveau radiotraceur pour l’imagerie TEP afin d’améliorer le bilan d’extension des métastases ou la détection de certains cancers primaires pour lesquels les radiotraceurs actuellement utilisés en clinique sont insuffisants. Ce projet est mené par Guerbet, le groupe pharmaceutique spécialisé dans l’imagerie médicale, en collaboration avec la société canadienne MDS Nordion et sa filiale de R&D belge et le centre de recherche français en imagerie isotopique in vivo Cyceron, situé à Caen.
Gallimed vise à mettre au point un nouveau radiotraceur ciblant spécifiquement le récepteur CXCR4, surexprimé dans de nombreux cancers et métastases. Cette surexpression du récepteur est un marqueur de la capacité de certaines cellules cancéreuses à migrer dans les tissus distants de la tumeur primaire pour former des métastases, en particulier dans la moelle osseuse, les poumons et le foie.
L’objectif de l’élaboration de ce nouveau radiotraceur est de franchir les limites cliniques imposées par le radiotraceur actuellement utilisé en imagerie TEP : le 18F-FDG (fluorodeoxyglucose marqué au Fluor 18). S’il a permis des progrès considérables dans la détection des métastases, en particulier dans le cancer du poumon, ce radiotraceur n’a pas la spécificité ni l’efficacité suffisantes pour permettre le diagnostic primaire de certaines tumeurs (ovariennes ou colorectales par exemple). Il présente aussi des limites en termes de recherche de métastase cérébrales, osseuses ou ganglionnaires.
Plus précisément, les travaux entrepris portent sur le développement de la filière des radiopharmaceutiques à base de Gallium 68.
Ils comporteront la création d’un générateur de gallium 68 conformes aux réglementations GMP d’utilisation chez l’homme, l’élaboration du ligand non radioactif couplé à une molécule ayant une haute affinité pour le récepteur CXCR4 (kit froid), et enfin la mise au point de l’ensemble du procédé de complexation de ce kit froid avec le gallium 68 afin d’obtenir le traceur radioactif.
Une fois mis au point, le radiotraceur sera testé chez l’animal dans un premier temps, puis chez l’homme à travers des études de toxicité et des essais cliniques réglementaires de phase 0. Le générateur GMP de gallium 68 et le radiotraceur ciblant CXCR4, si les essais cliniques sont passés avec succès, seraient commercialisés auprès des établissements hospitaliers à l’horizon 2020.
Selon Claire Corot, Directeur Recherche de Guerbet, « l’imagerie PET a permis des progrès diagnostiques considérables en faveur des patients. Gallimed a pour but de combler certaines des lacunes qui persistent grâce à la technologie Gallium 68. Il est enthousiasmant de constater que plusieurs partenaires, complémentaires et d’horizon nationaux différents, se sont engagés pour amener à un niveau industriel cette technologie au service des patients. »
« Ce projet est un autre exemple de la manière dont Nordion continue à être reconnu comme un partenaire par les leaders de l’imagerie moléculaire », estime de son côté Peter Covitz, Senior Vice-President, Innovation, MDS Nordion. « Nous sommes convaincus que collaborer avec Guerbet et Cyceron – en utilisant nos différentes forces et compétences – permettra des avancées technologiques et améliorera l’imagerie moléculaire. »
Pour Bernard Mazoyer, Directeur de Cyceron, « le projet Gallimed est le prototype même des collaborations avec l’entreprise qui permettent à notre équipe de radiochimie, le Groupe de Développements Méthodologiques en Tomographie par Emission de Positons (GDM-TEP), de valoriser son savoir-faire dans le domaine de la radiochimie des éléments à vie brève. »
Le coût total de ce projet de recherche collaboratif s’élève à 8,36 M€ pour une durée de quatre ans. La partie Guerbet est soutenue par OSEO innovation à hauteur de 40 % des dépenses. La partie Cyceron est soutenue par le Conseil Régional de Basse-Normandie, OSEO Basse-Normandie et le programme FEDER.
Source : Guerbet