Génériques: la Mutualité Française appelle la Commission européenne à statuer sur « les stratégies anticoncurrentielles » des laboratoires
La Mutualité Française a appelé la Commission européenne à statuer sur « le caractère anticoncurrentiel des stratégies des laboratoires pharmaceutiques » qui, selon elle, entravent le développement des génériques en Europe.
La Mutualité Française, qui fédère la quasi-totalité des mutuelles santé en France, donne ainsi sa réponse au récent rapport de la Commission européenne. Pour la fédération dirigée par Jean-Pierre Davant, « le développement du médicament générique est une source importante de financement de l’innovation thérapeutique. » C’est pourquoi, elle souhaite que les autorités de santé reconnaissent « le caractère anticoncurrentiel des stratégies de contournement » menées par les laboratoires princeps et mises en exergue par le rapport européen.
« Faire contrepoids aux laboratoires princeps »
Aussi, la Mutualité demande la mise en œuvre de stratégies de communication auprès des professionnels de santé afin de « faire contrepoids à celles des laboratoires princeps» et de « déconnecter les prescriptions des médecins » de leur influence. Prescription en dénomination commune internationale (DCI) ou encore création d’un répertoire des équivalents thérapeutiques… Des mesures, qui selon la mutualité, permettraient aux praticiens « d’identifier les traitements qui, à efficacité égale, engagent une dépense moindre pour la collectivité et le patient ».
« Une clarification du système actuel des brevets »
Autre sujet d’inquiétude pour la Mutualité : la récente proposition de directive européenne sur l’information des patients qui selon elle « risque de constituer un nouvel outil d’entrave au développement des génériques. » « Les laboratoires préfèreront informer sur les médicaments princeps. » estime-t-elle.
La fédération appelle aussi à une clarification du système actuel des brevets pour « lui conférer plus de transparence et de qualité ». Par ailleurs, elle demande « qu’une attention particulière soit apportée au respect des règles de la concurrence lors de la mise sur le marché des médicaments biosimilaires » et souhaite que ces derniers soient considérés comme des génériques.
Enfin, la Mutualité française souhaite que soit engagée une réflexion sur la politique européenne du médicament. « Celle-ci doit être aujourd’hui prioritairement examinée du point de vue de la santé et non du seul point de vue industriel. » précise-elle.