GeNeuro : des données sur le rôle des rétrovirus endogènes humains (HERV) dans le diabète de type 1
GeNeuro, société biopharmaceutique suisse qui développe de nouveaux traitements contre les maladies auto-immunes, telles que la sclérose en plaques ou le diabète de type 1, a annoncé aujourd’hui des données appuyant le lien entre rétrovirus endogènes humains (HERV) et le diabète de type 1 (DT1). Les données ont été présentées lors des 77es sessions scientifiques de l’American Diabetes Association à San Diego, aux États-Unis, du 9 au 13 juin 2017.
Les HERV sont des éléments génétiques proviraux ancestraux, dont on estime actuellement qu’ils représentent 8% du génome humain. La plupart des HERV sont réprimés, toutefois, chez certains individus sensibles en conditions pathologiques, ils pourraient être transactivés et les protéines virales qui en résultent semblent jouer un rôle causal dans plusieurs maladies auto-immunes et neurodégénératives.
« Nos données présentées au congrès de l’ADA 2017 confirment l’implication de la protéine pathogène HERV-Env dans le recrutement de cellules immunitaires à l’intérieur du pancréas de patients atteints d’un diabète de type 1 et de souris transgéniques, entraînant une réduction des taux d’insuline dans le sang, » a indiqué Hervé Perron, Directeur des affaires scientifiques chez GeNeuro. « Il est également intéressant de noter que l’activation de la protéine pathogène HERV-W-Env dans les cellules humaines peut être déclenchée par des infections par des entérovirus, tels que certaines souches du Coxsackievirus B4. GeNeuro est en phase II de développement clinique avec GNbAC1, son anticorps monoclonal humanisé conçu pour neutraliser cette protéine, à la fois dans la sclérose en plaques et dans le diabète de type 1.»
Les analyses immuno-histologiques du pancréas de patients atteints d’un DT1 ont montré que l’expression de HERV-W était corrélée à des infiltrats de macrophages (p < 0,01) et regroupée de manière indépendante avec des infiltrats de lymphocytes T. In vitro, la protéine HERV-W-Env a directement inhibé la sécrétion d’insuline induite par le glucose dans des cellules bêta humaines en culture de façon dose-dépendante. Dans un modèle murin transgénique avec la protéine pathogène HERV-W-Env, des infiltrats de cellules immunitaires ont été retrouvés dans le pancréas (p < 0,01), entraînant une hyperglycémie importante et une réduction de la sécrétion d’insuline.
Les données obtenues sur des cellules Hep2 humaines infectées par le Coxsackievirus (souche CV-B4E2) isolées dans un pancréas DT1 ont montré une régulation à la hausse importante de la transcription de l’ARNm de la protéine HERV-W-Env comparativement aux cellules non infectées (p < 0,001 à une MOI = 10-2 ; p < 0,05 à une MOI = 10-5). Cet effet n’a pas été observé avec la souche CV-B4 (non isolée dans un pancréas DT1), suggérant un effet spécifique de la souche.
Source : GeNeuro