GeNeuro : une publication de Frontiers in Genetics met en avant le rôle des virus à ADN cachés dans les pathologies neurologiques
GeNeuro, société biopharmaceutique qui développe de nouveaux traitements contre les maladies neurodégénératives et les maladies auto-immunes, telles que la sclérose en plaques (SEP) ou le diabète de type 1 (DT1), a annoncé une publication de Frontiers in Genetics mettant en avant l’existence de liens entre les rétrovirus endogènes humains (HERV) et plusieurs pathologies neurologiques très difficiles à traiter.
Les HERV représentent environ 8% du génome humain, auquel ils se sont parfaitement intégrés il y a des millions d’années. Habituellement silencieux, les gènes des HERV ont toutefois conservé une faculté d’activation et de régulation à la hausse.
L’étude intitulée « Neural cell responses upon exposure to human endogenous retroviruses », met en évidence le rôle que pourraient jouer des facteurs environnementaux, tels que l’infection, l’inflammation, les mutations, les médicaments ou l’infection par d’autres virus, dans le lien épidémiologique bien établi entre les HERV et certaines pathologies neurologiques. Il est intéressant de noter que la transcription des HERV et l’expression occasionnelle de protéines HERV ne remplissent pas toujours une fonction biologique. Le caractère pathogène s’observe lorsque l’expression de certaines protéines HERV interagit de façon anormale avec les récepteurs cellulaires ou avec le système immunitaire, engendrant des effets cytotoxiques et/ou une inflammation et une dérégulation immunitaire.
La publication décrit une partie des premiers développements et le début subséquent des développements cliniques du temelimab (GNbAC1) de GeNeuro, le seul candidat médicament, ciblant les HERV, en développement clinique dans la SEP. Les résultats des essais de phase IIb CHANGE-MS et ANGEL-MS chez des patients atteints de SEP récurrente-rémittente ont montré qu’un traitement par temelimab induisait des effets neuroprotecteurs constants sur les marqueurs mesurés par IRM, reconnus comme associés à la progression de l’invalidité liée à la SEP. Ces marqueurs peuvent comprendre notamment l’atrophie du cerveau, la présence de Trous Noirs T1 (une mesure des dégâts permanents) ou l’intégrité de la myéline. Temelimab est un anticorps monoclonal capable de neutraliser pHERV-W Env, une protéine pathogène étroitement liée à la SEP.
« Cette revue renforce à nouveau le corpus de preuves scientifiques mettant en évidence le rapport entre les HERV, les déclencheurs environnementaux induisant le caractère pathogène de leur progéniture protéique et l’apparition de pathologies neurologiques telles que la SEP, la sclérose latérale amyotrophique et le diabète de type 1 », explique le Professeur Patrick Küry, auteur principal de l’étude et membre du département de neurologie de la faculté de médecine de l’Université Heinrich-Heine à Düsseldorf en Allemagne. « Actuellement, ces protéines pathogènes sont particulièrement étudiées en tant que cibles pour une intervention thérapeutique, à l’instar du temelimab dans la SEP ».
« La recherche sur les HERV connaît aujourd’hui un développement exponentiel. Cette étude présente un véritable état des lieux des travaux menés actuellement dans ce domaine où notre équipe est pionnière depuis plus de 25 années », conclut Hervé Perron, Directeur Scientifique de GeNeuro. « Chez GeNeuro, nos recherches visent à approfondir sans cesse la compréhension clinique des effets neutralisants du temelimab sur pHERV-W Env, plus particulièrement vis-à-vis des résultats neuroprotecteurs obtenus dans la SEP, ainsi que du rôle de cette protéine dans le diabète de Type 1 et dans la polyneuropathie démyélinisante inflammatoire chronique. Enfin, nous étudions également des stratégies thérapeutiques adressant d’autres membres de la famille des HERV, comme HERV-K dans la SLA ».
Source : GeNeuro