Gouvernement : Elisabeth Hubert remplacerait Roselyne Bachelot
Selon le Journal du Dimanche, l’ancienne ministre de la Santé du premier gouvernement Juppé (mai 1995/novembre 1995) remplacerait Roselyne Bachelot donnée partante à la faveur du prochain remaniement ministériel. Médecin généraliste de formation, cacique de la CSMF (le principal syndicat médical français), ancienne députée RPR de Loire-Atlantique, Elisabeth Hubert est actuellement chargée par l’Elysée d’une mission sur la médecine de proximité.
Sa nomination ne constituerait donc pas une surprise, à l’heure où l’Elysée s’efforce de faire revenir les médecins libéraux au bercail électoral. Et c’est peu de dire que Roselyne Bachelot ne fait pas l’affaire : les médecins généralistes notamment, n’ont toujours pas digéré le fait d’avoir été ostracisé de la campagne de vaccination contre la grippe A/H1N1. Les relations entre les praticiens et la ministre se sont d’ailleurs envenimées au point que la CSMF a délibérément rayé le nom de Roselyne Bachelot de la liste des invités de la dernière Université d’été organisée par le syndicat, qui n’a du reste pas cessé de s’opposer à la loi HPST (hôpitaux, patients, santé et territoire) dont l’actuelle ministre s’est fait la promoteure, avec un succès tout relatif.
Pour la petite histoire, Elisabeth Hubert avait été virée sans ménagements à l’automne 1995 comme les autres « juppettes » du gouvernement d’alors, quelques jours avant l’annonce du « plan Juppé » qui prévoyait, notamment, le recours aux sanctions financières contre les médecins qui prescrivaient trop. Le Plan Juppé s’était alors fracassé sur cette question de sanctions qui avait révolté les praticiens libéraux. On connaît la suite : à la faveur de la dissolution de 1997, les médecins s’étaient vengés et avaient nettement fait pencher la balance électorale au détriment de la droite. C’est donc ce scénario que Nicolas Sarkozy s’emploie aujourd’hui à conjurer, craignant que l’histoire lui repasse le plat. A n’en pas douter, et même si les circonstances ne sont guère porteuses, Elisabeth Hubert apparaît aujourd’hui comme le seul choix possible pour l’Elysée. Même s’il faut remarquer que les candicat(es) ne se bousculent pas pour prendre la succession de Roselyne Bachelot. Comme le vaut l’adage, « la santé, c’est mortel ».
Hervé Karleskind