Grand Emprunt : Sarkozy alloue 8 milliards à la recherche, à la santé et aux biotechnologies
Nicolas Sarkozy a annoncé ce lundi le lancement d’un Grand emprunt de 35 milliards d’euros qui porte sur cinq priorités: enseignement supérieur-formation, recherche, industrie-PME, numérique et développement durable. La recherche se voit allouer 8 milliards d’euros dont 2,5 destinés à la santé et aux biotechnologies. 850 millions d’euros iront à la création « d’instituts hospitalo-universitaires ».
Deuxième priorité du Grand Emprunt en terme de budgets alloués derrière l’enseignement supérieur-formation (11 milliards), la recherche avec 8 mds d’euros devance ainsi l’industrie-PME (6,5 mds), le numérique (4,5 mds) et le développement durable (5 mds). Sur ces 8 milliards d’euros, 2,5 sont destinés à la santé et aux biotechnologies et 3,5 milliards à « doter en capital un petit nombre de sociétés de valorisation implantées sur les grands campus » afin « d’amener les travaux de nos labos vers les applications industrielles », a ainsi expliqué le Chef de l’Etat. Enfin 1 Md€ sera alloué aux laboratoires d’excellence et 1 Md€ supplméntaire aux équipements de recherche.
Recherche et Santé : un contexte favorable pour la France
L’Elysée a rappelé qu’en matière de recherche académique, « selon les critères et les domaines considérés, la France se situe entre la 5ème et la 3ème place au niveau international et européen pour les sciences de la vie et de la santé ». Le prix Nobel 2008 est venu récemment récompenser un Français. « La recherche française est donc en bonne position pour relever les défis considérables du vieillissement, de l’augmentation des maladies chroniques, de l’émergence des maladies infectieuses, de la personnalisation des traitements (du cancer aux maladies rares) », a-t-il encore été souligné.
Par ailleurs, l’actualité récente a vu la reconfiguration de la recherche publique avec la réforme de l’INSERM et la création de l’Alliance nationale pour les sciences de la vie et de la santé.
« En termes industriels, la France dispose d’un tissu encore important et susceptible de progresser s’il sait prendre les nouveaux virages, dont les biotechnologies. Le président de la République, lors du dernier Conseil Stratégique des Industries de Santé (CSIS), a affirmé son engagement en faveur d’une industrie pharmaceutique et d’une industrie de dispositifs médicaux fortes en France »,
850 millions d’euros pour la création « d’instituts hospitalo-universitaires »
Des IHU (instituts hospitalo-universitaires) vont êtres créés pour répondre à certaines faiblesses de la recherche médicale publique française, en particulier le manque de chercheurs seniors d’excellence du fait de son attractivité insuffisante durant les dernières décennies en matière de rémunérations et de moyens mis à disposition.
Les IHU seront labellisés au terme « d’une sélection très exigeante ». Ils seront organisés pour attirer des chercheurs de très haut niveau et les placer dans un temps limité dans un environnement très réactif – laboratoires de pointe, chercheurs, post-doctorants et souplesse de fonctionnement. Ces IHU seront ciblés sur les créneaux prometteurs la notre recherche publique et les entreprises.
Un effort particulier sera en outre consenti pour le financement de cohortes qui permettant de suivre des populations saines ou présentant des pathologies spécifiques sur de nombreuses années sont des outils de choix pour identifier les facteurs de prédisposition, améliorer la prévention, développer des biotechnologies à visée thérapeutique ou diagnostique spécifiques et valider les effets sur la santé humaine des aliments et des régimes alimentaires. « La France a accumulé un retard sur le plan mondial et notamment européen qui pourra être progressivement comblé par l’investissement consenti », estime ainsi l’Elysée.
Biotechnologies, agronomie, bio-informatique et nanobiotech
Le Grand Emprunt prévoit de soutenir le développement des biotechnologies dans tous leurs domaines d’application :
- Le lancement de programmes de recherche ambitieux dans le domaine de la génétique, et des biotechnologies blanches visera ainsi de rétablir la compétitivité de la France sur le plan mondial. D’une part, la sélection variétale sophistiquée qui sera encouragée reposera sur l’identification de caractères spécifiques de résistance aux maladies, à la sécheresse …. D’autre part l’usage d’enzymes et de micro-organismes permettra de produire des molécules chimiques à partir de matières premières renouvelables et de procédés biologiques ;
- Des plates-formes technologiques dédiées (génotypage et phénotypage à haut débit, ingénierie cellulaire et moléculaire) ou éventuellement pour la bioinformatique partagées avec les autres secteurs de la biologie (biologie fondamentale, santé et environnement) contribueront à l’émergence et à la structuration des programmes de recherche;
- Ces programmes sont destinés à initier des filières : biocarburants, chimie verte, pratiques agricoles. Ils nécessiteront donc rapidement la réalisation de démonstrateurs préalables au développement industriel.
- Dans le cadre du plan sur les nanotechnologies, l’intensification de l’effort dans le champ de la santé et des biotechnologies et la mise en place de plates-formes de transfert de technologie.
Source : Elysée