Grippe A : En faire trop ou pas assez…
Un spot télévisé diffusé du 25 août au 25 septembre. Trois spots radio, de 30 secondes, décrivant les symptômes grippaux et plusieurs gestes barrières à suivre… Six modules vidéo mis en ligne sur les sites du ministère, de l’Inpes et sur www.pandemie-grippale.gouv.fr. Plusieurs supports papier mis à disposition par les autorités de santé. Question : le gouvernement en fait-il trop ?
Les Prs Bernard Debré et Marc Gentilini ont ouvert le feu cet été en dénonçant, comme l’a fait Marc Gentilini « une pandémie de l’indécence » : Bernard Debré, plus audacieux mais pas moins critique, avait parlé de « grippette ».
Quelle mouche les a donc piqués ? S’ils ont en effet raison de dire que le gouvernement est piégé par un principe de précaution hérité du terrible fiasco de la canicule de 2003, si Marc Gentilini a également raison de dénoncer l’armada des moyens déployés pour lutter contre la grippe A au regard de la faiblesse des sommes consenties pour enrayer ou tenter d’enrayer le paludisme, nos deux Don Quichotte font cependant peu de cas du poids de l’opinion publique nationale, évidemment plus sensible à la pandémie grippale qu’aux ravages du paludisme.
Que se passerait-il en effet si les autorités sanitaires restaient peu ou prou les bras croisés, se contentant d’un tout bête numéro vert -comme l’avait fait Jean-François Mattei alors ministre de la Santé au plus fort de la canicule- ? Outre le désastre politique qu’une telle absence de réactions ne manquerait pas de soulever, c’est -faute d’informations tangibles- un véritable désastre sanitaire qu’il faudrait alors craindre : le gouvernement ne peut pas s’offrir le luxe de jouer à la roulette russe. Même s’il donne l’impression de trop en faire.