Grippe H1N1 : les Français mal informés et en pleine confusion
Selon un sondage on line, réalisé par MediaprismGroup les 10 et 11 décembre 2009 auprès de plus de 14 000 personnes, les Français se disent plutôt mal informés : 59% d’entre eux se considèrent mal informés par le gouvernement et 56% mal informés par le corps médical. Si 95% d’entre eux déclarent parler de la grippe, les Français restent peu convaincus du danger de la grippe A et de la nécessité de se faire vacciner.
L’enquête révèle une véritable ambiguïté puisque 64% des répondants jugent le virus de la grippe A peu ou pas du tout dangereux alors que 62% pensent qu’il peut provoquer le décès de personnes ne présentant pas de pathologie, ni de fragilité particulière. « Par réaction à ce phénomène, 69% pensent que les médias ne relaient pas correctement l’information », note MediaprismGroup.
La confusion ambiante, la méconnaissance et le sentiment d’être mal informé conduisent à un véritable paradoxe puisque les Français ont plus peur du vaccin que de la grippe en tant que telle et donnent un grand scepticisme à l’égard de la vaccination : 90% des Français ne se sont pas (encore) fait vacciner et 78% d’entre eux n’envisagent pas de le faire. 84% des parents n’ont pas fait vacciner leurs enfants et 79% d’entre eux n’ont pas l’intention de le faire.
73% redoutent les effets secondaires
C’est essentiellement la peur des effets secondaires à long terme qui les freine : 73% les redoutent, 48% les redoutent beaucoup. 73% des répondants considèrent que le dispositif de vaccination est mal organisé et donc approuvent à 63% le fait que les internes, les médecins du travail et les militaires soient réquisitionnés.
Ce scepticisme est beaucoup plus prononcé chez les femmes que chez les hommes : elles sont moins candidates à la vaccination (17% des femmes versus 28% des hommes), elles ont davantage peur des effets secondaires à long terme (82% des femmes versus 63% des hommes). Elles sont plus critiques vis-à-vis de l’organisation du dispositif de vaccination (75% des femmes la trouvent mauvaise versus 71% des hommes).
Les Français critiques sur l’organisation de la campagne
Quant au temps d’attente pour se faire vacciner, très stigmatisé dans les médias ces dernières semaines, il est finalement une moindre préoccupation même si 54% des personnes qui envisageaient de se faire vacciner pourraient y renoncer s’ils jugent l’attente trop longue et 86% entre eux considèrent que celle-ci ne doit pas dépasser deux heures.
55% des Français déclarent avoir consulté leur médecin traitant qui, dans 58% des cas, ne leur a pas recommandé la vaccination. 60% des répondants préféreraient se faire vacciner par leur médecin traitant.
Finalement, quelques mois après l’arrivée du virus, 77% des répondants estiment que le gouvernement a sur-réagi face à la grippe A. Critiques qui se cristallisent aujourd’hui autour de la ministre de la santé puisque 63% des répondants considèrent que Roselyne Bachelot ne fait pas du bon travail et 67% estiment qu’elle communique mal.
Source : MediaprismGroup