Industrie pharmaceutique: l’UFC-Que Choisir dépose plainte contre neuf médecins pour conflit d’intérêt
Dans un communiqué, l’UFC-Que Choisir annonce qu’elle vient d’engager à l’encontre de 9 médecins des procédures auprès de Conseils d’Ordres départementaux et du Ministère de la Santé pour conflit d’intérêt entre leur activité de praticien et des prestations pour l’industrie pharmaceutique.
« En ne déclarant pas leurs liens d’intérêts majeurs avec l’industrie pharmaceutique à l’occasion d’expertises, d’articles dans la presse médicale et/ou d’interventions dans des colloques, ces médecins n’ont pas respecté la loi sur la transparence de l’information médicale (art. L 4113-13 du code de la santé publique) », estime ainsi l’association de consommateurs dans son communiqué.
Distinction entre publicité et information
Objectif de ces procédures pour L’UFC-Que Choisir : « faire respecter la loi sur la transparence de l’information car cette loi aide l’immense majorité des médecins à faire la distinction entre publicité et information scientifiquement étayée ». L’association précise que cette action juridique est le résultat d’investigations réalisées avec le FORMINDEP, association pour une Formation Médicale Indépendante. « Les conflits d’intérêts non déclarés constituent en soi une atteinte à la plus élémentaire des éthiques et viennent biaiser les prescriptions des médecins qui, en toute bonne foi, tendent à suivre les avis des experts de la profession », estime-t-elle.
« L’impartialité de l’expertise n’est pas encore garantie »
L’association rappelle que ces avis sont sollicités par les autorités de santé pour décider de la mise sur le marché d’un médicament, de sa prise en charge par la collectivité et de son prix. « Or, l’impartialité de l’expertise n’est pas encore garantie. » juge l’UFC-Que Choisir pour qui « les déclarations d’intérêts des rapporteurs extérieurs à la HAS (Haute Autorité de Santé) ne sont « ni systématiques, ni actualisées ».
« Un arsenal commercial »
L’association dénonce par ailleurs la mise en place d’un « arsenal commercial ». «Des jugements d’experts sous influence (…) présentés dans les colloques, dans les formations continues et dans la presse médicale » et complétés « par la visite médicale à laquelle les laboratoires consacrent environ 2 milliards d’euros par an pour « informer » les médecins des nouveaux produits mis sur le marché qui, dans 3 cas sur 4, ne sont pas innovants. »
Une base de données publique
Aussi, l’association préconise à l’instar de l’Inspection générale des affaires sociales, « que soit créée une base de données rendant publics les liens d’intérêts des professionnels de santé avec des entreprises du médicament » et estime nécessaire « un désarmement promotionnel des laboratoires par la création de visiteurs médicaux publics, l’augmentation de la taxe sur la promotion des produits pharmaceutiques et, pour les médicaments les plus problématiques, la diminution du volume de visites médicales. »
Source : communiqué UFC-Que Choisir