Innate Pharma : de nouvelles données précliniques sur lirilumab présentées au congrès annuel de l’ASH
Innate Pharma, la société marseillaise qui développe des anticorps thérapeutiques innovants contre le cancer et les maladies inflammatoires, a annoncé mardi que de nouvelles données précliniques sur lirilumab, un anticorps anti-KIR « first-in-class », ont été présentées au 56ème congrès annuel de l’ASH (American Society of Hematology) à San Francisco. Ces données portent sur la combinaison de lirilumab et elotuzumab.
Elotuzumab est un anticorps ciblant CS1 (connu aussi sous le nom SLAMF7 [1]) présent à la surface des cellules de myélome multiple (MM). En recrutant les cellules Natural Killer (NK), elotuzumab peut déclencher la lyse des cellules tumorales par ces dernières, un mécanisme appelé ADCC (antibody dependant cell cytotoxicity). L’ADCC est inhibé par les récepteurs inhibiteurs KIR présents sur les cellules NK. Combiner lirilumab, un anticorps anti-KIR, et elotuzumab présente donc un rationnel scientifique fort. Les deux posters présentés montrent que lirilumab améliore l’activité d’elotuzumab in vitro et in vivo. Ces données soutiennent le rationnel de l’essai clinique de Phase I conduit actuellement par Bristol-Myers Squibb dans le MM combinant ces deux agents thérapeutiques.
« Lirilumab renforce l’efficacité anti-tumorale d’elotuzumab »
Dans un modèle in vitro de lignées cellulaires de MM, l’activation de cellules NK de donneurs sains a été significativement améliorée par lirilumab et elotuzumab respectivement et plus encore par la combinaison des deux anticorps. L’effet combinatoire le plus important a été observé en réponse à des cellules de MM montrant une faible expression de CS1. Ces données suggèrent que lirilumab pourrait augmenter l’efficacité thérapeutique d’elotuzumab.
Dans des modèles murins double-transgéniques de MM traités à haut volume tumoral, la combinaison de lirilumab et elotuzumab a résulté en un effet anti-tumoral significativement supérieur et une amélioration de la survie par rapport à chacun des anticorps.
En conclusion, le blocage de KIR par lirilumab a augmenté l’ADCC d’elotuzumab in vitro et son activité anti-tumorale in vivo.
La capacité de l’interleukine-21 (IL-21 [2]), d’un anticorps agoniste anti-CD137 et d’un anticorps inhibiteur anti-KIR, lirilumab, à augmenter l’activité in vitro et in vivo d’elotuzumab a été examinée. Bien que l’IL-21 ait augmenté l’ADCC d’elotuzumab in vitro, l’amélioration de l’activité d’elotuzumab dans un modèle murin a été faible ou inexistante.
L’anti-CD137 a montré une amélioration minimale de l’ADCC d’elotuzumab in vitro mais a démontré une synergie in vivo et conduit à une forte activité anti-tumorale dans un modèle murin de xénogreffe. Enfin, lirilumab a démontré une augmentation de l’ADCC d’elotuzumab in vitro et une synergie in vivo et conduit à une forte activité anti-tumorale dans un modèle murin transgénique immunodéficient.
Les posters sont disponibles sur le site web d’Innate Pharma dans la section « Produits en développement
[1] SLAMF7 pour « signaling lymphocyte activation molecule family member 7 ».
[2] Une cytokine stimulant globalement le système immunitaire.
Source: Innate Pharma