Innate Pharma : démarrage d’un essai de Phase II avec IPH2201
Innate Pharma, la société biopharmaceutique marseillaise qui développe des anticorps thérapeutiques innovants contre le cancer et les maladies inflammatoires, a annoncé aujourd’hui qu’un premier essai clinique de Phase II de IPH2201, un anticorps immunomodulateur anti-NKG2A « first-in-class », a été ouvert au centre de cancérologie « Charité Comprehensive Cancer Center » (CCCC), à Berlin.
L’étude IPH2201-201 est un essai clinique de Phase II ouvert testant IPH2201 en monothérapie chez des patients présentant un cancer épidermoïde de la cavité buccale avant toute intervention chirurgicale (« traitement préopératoire »). Les cancers épidermoïdes de la cavité buccale sont représentatifs des cancers épidermoïdes de la tête et du cou en général.
« Le rationnel de cet essai est basé sur l’expression fréquente du récepteur NKG2A et de son ligand, HLA-E, chez les patients présentant un cancer de la cavité buccale », déclare le Dr Jan D Raguse, directeur médical adjoint de la Clinique de chirurgie orale et maxillo-faciale du centre de chirurgie reconstructive de Berlin (CCCC), et investigateur principal de l’étude. Il ajoute : « Le contexte préopératoire est très intéressant car, en l’absence de thérapie préalable, il n’y a pas d’autre agent ou facteur que IPH2201 qui intervienne dans les résultats. Nous serons ainsi dans des conditions optimales pour évaluer l’activité anti-tumorale de IPH2201. En outre, dans cette indication, on accède facilement à la tumeur, ce qui permettra une évaluation détaillée de l’action pharmacologique de IPH2201 »
« Nous sommes particulièrement enthousiasmés de voir démarrer le premier essai de Phase II avec IPH2201, un nouvel inhibiteur de point de contrôle immunitaire dans le domaine de l’immuno-oncologie. IPH2201 a le potentiel de stimuler à la fois le bras inné et le bras adaptatif du système immunitaire, une caractéristique prometteuse », déclare Hervé Brailly, Président du directoire et co-fondateur d’Innate Pharma. « Le CCCC est un centre de traitement de référence, qui bénéficie d’une expérience très importante dans le traitement des cancers de la tête et du cou. IPH2201, dans le cadre de son plan de développement clinique, sera également testé dans différents autres cancers exprimant fortement HLA-E, qu’il s’agisse de tumeurs solides ou hématologiques », ajoute-t-il.
Le rationnel de cette étude est basé sur l’expression de NKG2A par les cellules NK et les lymphocytes T CD8 qui infiltrent les cancers de la cavité buccale (Katou, Ohtani et al. 2007) sachant que ce récepteur se lie à HLA-E, fréquemment présent sur les cellules tumorales dans cette indication, et bloque l’action des cellules immunitaires NKG2A+ contre le cancer. IPH2201 se lie à NKG2A pour bloquer cette inhibition. HLA-E est exprimé chez environ 80% des patients atteints d’un cancer de la tête et du cou (Silva 2011; Nasman, Andersson et al. 2013). La stimulation des deux bras – inné et adaptatif – du système immunitaire pourrait permettre d’obtenir une activité antitumorale clinique et pharmacologique. Dans un essai de Phase I d’escalade de dose conduit par le CCCC, IPH2201 a démontré un bon profil de tolérance.
Source : Innate Pharma