Innate Pharma : résultats de phase II de monalizumab avec cetuximab dans les cancers de la tête et du cou
Innate Pharma a présenté au congrès de l’ESMO 2018 des données mises à jour de l’essai de Phase II évaluant la tolérance et l’efficacité de la combinaison de monalizumab avec cetuximab (anti-EGFR) chez des patients prétraités présentant un carcinome épidermoïde de la tête et du cou en rechute et/ou métastatique.
Les données ont été présentées au congrès de l’ESMO 2018 à Munich (Allemagne), par le Professeur Jérôme Fayette, Cancérologue au Centre Léon Bérard de Lyon (France). Monalizumab est un anticorps inhibiteur de point de contrôle immunitaire « first-in-class », ciblant les récepteurs inhibiteurs NKG2A exprimés sur les lymphocytes cytotoxiques NK et T CD8 infiltrés dans la tumeur.
« Ces résultats confirment l’activité clinique émergente rapportée à l’AACR plus tôt cette année, » commente Pierre Dodion, Directeur Médical d’Innate Pharma. « Sur la base de ce succès, nous avançons notre programme clinique et explorons les bénéfices potentiels de cette combinaison innovante et différenciée chez les patients ayant reçu à la fois une chimiothérapie à base de sels de platine et des traitements anti-PD-1/L1. Ces patients représentent à ce jour une population en fort besoin médical. »
Au 31 août 2018, 40 patients présentant un cancer de la tête et du cou en rechute et/ou métastatique étaient évaluables pour la tolérance et l’efficacité. La plus haute dose de monalizumab choisie à l’issue de l’escalade de dose (10 mg/kg toutes les deux semaines) a été administrée en combinaison avec la dose et le schéma approuvés de cetuximab dans l’extension de cohorte de l’essai. Tous les patients recrutés ont été prétraités avec un régime à base de sels de platine.
Dans l’étude évaluant la combinaison de monalizumab avec cetuximab, le taux de réponse globale était de 27,5% (selon les critères RECIST) dont une réponse complète confirmée (2,5%) et dix réponses partielles (25%). Le taux de contrôle de la maladie à 24 semaines était de 35%. Les médianes de survie sans progression et de survie globale ont respectivement atteint 5,0 et 10,3 mois. De plus, il y a eu 3 (18%) répondants parmi les 17 patients ayant précédemment reçu un traitement anti-PD-1/L1.
« Ces données montrent un taux et une durabilité de réponse d’un grand intérêt à travers la totalité des patients. Les résultats cliniques sont soutenus par un ensemble de données précliniques qui a démontré la synergie entre les deux composés de cette combinaison non basée sur des anticorps anti-PD-1/L1, » commente le Professeur Jérôme Fayette, Investigateur de l’étude. « Les traitements anti-PD-1/L1 actuellement approuvés ont montré un taux de réponse global de 13 à 16% chez les patients présentant un cancer de la tête et du cou en deuxième ligne de traitement. Près de la moitié des patients de l’étude ont précédemment été traités avec une immunothérapie, et obtenir des réponses dans cette sous-population pour qui il n’existe pas d’option de traitement est très intéressant. Dans l’environnement thérapeutique actuel, il y a énormément de potentiel pour explorer d’autres possibilités de traitement qui pourrait proposer des alternatives, notamment aux patients qui ne répondent pas aux traitements anti-PD-1/L1. »
Parmi les 40 patients recrutés dans l’extension de cohorte, les données de tolérance étaient cohérente avec les données précédemment présentées aux congrès de l’AACR 2017 et 2018. Aucune toxicité supplémentaire n’a été observée par rapport à monalizumab ou cetuximab en monothérapie. La majorité des effets indésirables étaient de grade 1-2, rapidement réversibles ou facilement gérables. Il n’y a pas eu de réaction post injection ni de décès lié au traitement. Les effets indésirables les plus fréquents (troubles cutanés) décrits avec cetuximab n’ont pas été amplifiés par la combinaison avec monalizumab.
Le poster est disponible sur le site internet d’Innate Pharma, dans la section monalizumab.
Source : Innate Pharma