Innovation : le secteur biopharmaceutique « peut mieux faire », selon l’Economist Intelligence Unit
Une nouvelle enquête menée par l’Economist Intelligence Unit et parrainée par Quintiles met en évidence le besoin urgent d’innovation dans le secteur de la biopharmaceutique. Cette enquête a été réalisée au moment où la filière biopharmaceutique se retrouve « au bord du précipice » en ce qui concerne les expirations de brevets : au cours de cette année et de l’année prochaine, sept des quinze médicaments les plus vendus au monde, représentant près de 50 milliards USD de ventes en 2009, tomberont dans le domaine public.
Afin d’étudier les stratégies déployées par les entreprises dans cet environnement difficile, l’Economist Intelligence Unit a mené une enquête mondiale auprès de 282 cadres supérieurs issus du secteur des sciences de la vie.* Les résultats montrent que l’innovation joue un rôle primordial dans le lancement de nouveaux produits sur le marché destinés à traiter les maladies de façon plus efficace.
« Notre recherche montre qu’il n’existe aucun modèle unique qui puisse s’appliquer à toutes les entreprises, mais que les champions de l’innovation, qui sont ouverts à acquérir des connaissances auprès de nombreuses sources différentes, ont généré près de deux fois plus de produits et nouvelles entités moléculaires (NME) que les autres sociétés au cours des trois dernières années », a déclaré Katherine Dorr Abreu, rédactrice en chef de l’Economist Intelligence Unit.
Fait troublant, toutefois, l’enquête a également indiqué que les cadres supérieurs interrogés restaient partagés sur la qualité de leurs programmes d’innovation existants ; moins de la moitié d’entre eux ont déclaré que leur modèle de R & D était capable de répondre aux besoins de leur entreprise et seulement environ la moitié d’entre eux ont affirmé que le changement de leurs processus d’innovation constituait une priorité de premier ordre.
« Les résultats de cette intéressante enquête soulignent le besoin urgent d’une innovation axée sur les données au moment où les entreprises naviguent à travers les défis représentés par la « New Health » (nouvelle santé) », a déclaré Paula Brown Stafford, présidente du service du développement clinique de Quintiles. « Les meilleures innovations proviendront des entreprises qui adopteront une approche créative envers les nouvelles technologies pour transformer leurs données et informations en connaissances, rechercheront des partenariats ouverts pour renforcer leur expertise et prendront de meilleures décisions, plus rapidement ».
Intitulé « L’innovation comme un enjeu stratégique du secteur de la biopharmaceutique » (The innovation imperative in biopharma), ce rapport indique que :
– les cadres supérieurs restent partagés sur la qualité de leurs programmes d’innovation existants : Seuls 47 % des cadres supérieurs ont déclaré que leur modèle de R & D était capable de répondre aux besoins de leur entreprise ; 49 % d’entre eux ont évalué la stratégie globale de leur entreprise en matière d’innovation comme étant, au mieux, modérément efficace.
– Seule la moitié d’entre eux environ font du changement au niveau des processus d’innovation une priorité de premier ordre : Malgré les efforts déployés par la quasi-totalité des entreprises envers l’amélioration de l’innovation, 54 % d’entre elles uniquement, y compris celles qui avouent disposer de stratégies d’innovation médiocres ou inefficaces, considèrent l’innovation en général comme une priorité de premier ordre.
– La culture est le principal obstacle à l’amélioration de l’innovation parmi les entreprises les plus retardataires : Les principaux obstacles à l’innovation cités par les répondants sont les coûts (notamment pour les petites entreprises), les temps de mise au point en matière de R & D et la réglementation. Parmi les entreprises enregistrant les pires résultats dans le domaine de l’innovation, l’attachement culturel aux pratiques existantes est cité comme leur problème principal.
– Les champions de l’innovation dans le domaine des sciences de la vie créent une culture favorable, sont plus engagés dans l’innovation ouverte et font un meilleur usage des données. Parmi les entreprises interrogées considérant leurs programmes d’innovation comme étant « très efficaces », une sur cinq lance généralement environ deux fois plus de nouveaux produits que les autres. Ces entreprises se comportent également de façon différente sur plusieurs plans. Tout d’abord, elles s’efforcent de créer un environnement adéquat, recherchant des moyens appropriés pour récompenser les efforts sans pénaliser les échecs. Ensuite, elles se montrent davantage engagées dans une politique d’innovation ouverte, faisant preuve d’une perspective plus souple en matière de propriété intellectuelle (PI) : 63 % des plus grands innovateurs affirment qu’ils utilisent avec succès l’innovation ouverte, près de deux fois la moyenne globale. Enfin, elles font plus amplement usage des données à leur disposition, tant en interne qu’en externe, afin de soutenir leurs efforts (67 %).
En conclusion : ce secteur peut mieux faire
Pour les entreprises œuvrant dans le secteur des sciences de la vie, l’amélioration de l’innovation est essentielle. Mais des coûts élevés, une réglementation complexe et des longs délais de mise au point conspirent pour rendre cela difficile. Pour celles qui sont prêtes à s’améliorer, cependant, des enseignements importants peuvent être tirés des habitudes des innovateurs affichant les meilleurs taux de réussite :
– Reconsidérez votre environnement d’innovation : il est essentiel de créer une culture motivante. Les entreprises doivent faire en sorte que leurs conditions de travail et leurs systèmes de récompense encouragent vraiment les individus à prendre des risques et à investir suffisamment d’efforts dans l’innovation.
– Cherchez à développer des partenariats plus ouverts : les entreprises de premier plan se tournent vers l’innovation plus ouverte. Bien que la propriété intellectuelle reste toujours importante, une focalisation excessive sur ce domaine peut porter préjudice à une entreprise en empêchant l’innovation fructueuse.
– Exploitez à fond votre PI : un trop grand nombre d’entreprises ne disposent pas des procédés nécessaires pour tirer pleinement profit de leurs propres recherches. Le retour sur investissement peut être amélioré en exploitant plus à fond les découvertes qui ne doivent pas être limitées aux sciences de la vie.
– Étudiez les possibilités de faire un meilleur usage de vos données : les outils de traitement de données disponibles pour faciliter les efforts de R & D connaissent actuellement une amélioration rapide. Dans un tel contexte, il est impératif de faire preuve d’un effort concentré pour examiner et réorganiser les processus en vue d’intégrer la nouvelle technologie de manière plus efficace.
Pour relever les défis surgissant de toutes parts, les entreprises du secteur des sciences de la vie doivent s’employer à bien plus qu’à réduire leurs coûts : elles doivent réinventer la façon dont elles innovent, a conclu l’enquête.
*À propos de l’enquête :
Un total de 282 cadres supérieurs provenant du secteur des sciences de la vie ont participé à l’enquête du mois d’avril 2011, y compris, entre autres, des répondants travaillant pour le compte d’entreprises pharmaceutiques (39 %), du secteur de la biotechnologie (21 %), de fabricants de dispositifs médicaux (22 %) et de prestataires de services (14 %). Les répondants étaient des cadres assez haut placés, 58 % d’entre eux appartenant à la catégorie C ou assumant une fonction hiérarchique supérieure. Sur le plan géographique, 32 % des personnes interrogées étaient issues de la région Asie-Pacifique, 31 % de l’Amérique du Nord et 26 % de l’Europe occidentale, les autres participants provenant du reste du monde. Les répondants à l’enquête provenaient d’entreprises de toutes tailles : 43 % des dirigeants interrogés travaillaient pour des sociétés réalisant plus d’un milliard USD de recettes annuelles et 24 % d’entre eux pour des entreprises enregistrant des revenus annuels de plus de cinq milliards USD. Pour compléter les résultats de l’enquête, huit entretiens en profondeur ont menés auprès de cadres supérieurs de l’industrie, en parallèle à une recherche documentaire approfondie.
Consulter l’enquête : http://www.quintiles.com/elements/media/files/economist-intelligence-unit.pdf
Source : Quintiles