Installation du Comité Stratégique de Filière des Industries et Technologies de Santé
Le Comité Stratégique de Filière des Industries et Technologies de Santé (CSF santé) a été installé lundi à Lyon par Arnaud Montebourg, ministre du Redressement Productif, Marisol Touraine, ministre des Affaires Sociales et de la Santé et Geneviève Fioraso, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, en présence de Marc de Garidel (Ipsen), Président du G5 Santé et vice-président du Comité Stratégique de Filière.
« Le conseil stratégique des industries de santé (CISS) , que réunira le Premier ministre en juin, sera l’occasion de poser le cadre stratégique global du gouvernement pour cette industrie », ont indiqué les ministres dans un communiqué commun.
Le comité stratégique de filière associant l’Etat, l’industrie et les partenaires sociaux constitué au sein du conseil national de l’industrie a pour objectif d’alimenter cette réflexion. Il vise à identifier les actions concrètes à mettre en oeuvre conjointement par l’Etat et les industriels, dans le domaine de la politique industrielle et de l’innovation, au service de l’emploi.
‘Avant tout, il inscrit son action, dans le cadre de la stratégie nationale de santé et l’agenda stratégique de la recherche au service d’une politique de santé publique centrée sur le patient, la sécurité et l’accès équitable à l’innovation médicale. L’enjeu est de donner un nouvel élan à la filière industrielle française, adaptée à un monde médical « en mutation » et aux besoins de la société d’aujourd’hui et anticipant ceux de demain : allongement de la vie, maladies multifactorielles et chroniques, maladies émergentes’, soulignent les ministres.
Selon les ministres, les premiers travaux présentés lundi ont permis d’esquisser ce que pourra être le futur « contrat de filière ». Il contiendra des engagements réciproques portant sur les facteurs déterminants pour le maintien et le développement des activités de la filière tout en permettant d’améliorer la qualité du service au patient.
Selon le gouvernement, ces actions seront destinées à :
· Conforter et accroître l’attractivité de la France comme lieu de recherche, développement et production pour les industries de santé, : le maintien du CIR, le Pacte de compétitivité, l’accord national interprofessionnel sur l’emploi, la mobilisation du programme d’investissement d’avenir et des pôles de compétitivité sont des outils au service d’une industrie française compétitive et créatrice d’emplois ; un important chantier de simplification administrative et normative permettra de compléter cette action. En contrepartie, il est attendu des industriels des engagements forts sur la R&D, l’investissement et l’emploi dans le cadre du contrat de filière.
· Promouvoir le leadership français en matière d’innovation médicale : dans un marché mondial encore ouvert, la filière a identifié trois grandes ambitions majeures qui pourront faire de la France, au regard de ses nombreux atouts, le leader incontesté des futures industries de santé : la médecine cellulaire et régénérative, la médecine personalisée et la e-santé.
· Accroître la solidarité de filière et en amplifiant les partenariats publics privés : créer un véritable « Ecosystème Santé France » et soutenir les nombreuses PME du secteur. · Augmenter la participation de la France dans les essais cliniques industriels : une convention industriel/établissement de santé unique serait un outil efficace d‘attractivité. En échange, les industriels pourraient stabiliser puis augmenter le nombre des essais cliniques et le nombre de patients inclus par essai. L’objectif est de passer de 30 % à 60 % des essais cliniques proposés à la France, 3 ans après la mise en oeuvre du contrat unique.
· Conquérir de nouveaux marchés à l’exportation : une organisation pays/marché pourra être mise en place avec des points de contact identifiés et des clubs santé dans ces pays. Cela permettra aux grands groupes de mener des actions coordonnées avec les PME pour fournir une offre française complète et adaptée au pays ciblés. Par ailleurs des chantiers complémentaires ont été discutés, visant à identifier les mesures opérationnelles permettant : · d’adapter les formations initiales et continues aux évolutions des métiers,
· d’améliorer la transparence et la traçabilité des lieux de production notamment des produits stratégiques.
· de favoriser la bio-production
· de lutter contre la contrefaçon
· d’encourager l’achat public innovant.
Le G5 santé, le porte-voix des industries de santé françaises, a souligné lundi dans un communiqué que « le rétablissement du dialogue avec les pouvoirs publics est un élément clé pour permettre aux entreprises d’innover et de produire en France, malgré une forte compétition internationale, de plus en plus d’Etats mettant en oeuvre des mesures incitatives pour attirer sur leur territoire les centres de R&D et de production ».
Le G5 santé souhaite notamment que « les pistes d’action évoquées lors de cette installation soient rapidement intégrées dans un contrat de filière et enrichies de réflexions partagées sur des voies prometteuses et structurantes, comme le développement de l’automédication responsable et la facilitation de l’accès des patients aux innovations ». Ces travaux devraient permettre de nourrir la vision stratégique qui sera développée au niveau du CSIS.
Source : communiqués gouvernement ; G5