“Je veux un stage de Médecine Générale”
communiqué de presse ANEMF – L’Association Nationale des Etudiants en Médecine de France, membre de la FAGE, célébrait, hier, un triste anniversaire. Voilà désormais 15 ans que nos ministères de tutelle affichaient officiellement une volonté commune : promouvoir la médecine générale auprès des étudiants en médecine en leur permettant de réaliser un stage chez le praticien pendant leur second cycle. A ce jour, seuls 49% des étudiants y ont accès1.
A l’heure où tous les partis politiques semblent vouloir faire de la démographie médicale une priorité, se rendront-ils enfin compte qu’un levier majeur existe au sein de notre formation initiale ?
Le 4 mars 1997 était publié au journal officiel l’arrêté relatif à la deuxième partie du deuxième cycle des études médicales, communément appelé “externat”, venant instaurer l’obligation pour tout étudiant de réaliser un stage de médecine générale. Cette obligation a depuis été réaffirmée à deux reprises : en 2006 et en 2009 (loi HPST).
Paris 6, Rouen, Nice, Paris 7, Paris Créteil, Caen, Nantes… Autant de villes dans lesquelles la majorité des étudiants ne pourront pas connaître la médecine générale avant leur prise de poste d’interne2. Sur les 36 UFR de France, 25 ne permettent à l’ensemble de leurs étudiants de réaliser ce stage. Et, parmi elles, la moitié propose un stage d’une durée inférieure à celle d’un stage hospitalier habituel.
La méconnaissance de la spécialité de médecine générale a un impact direct sur son attractivité auprès des étudiants en médecine. Une étude de l’ISNAR-IMG3 a permis de montrer que 80% des internes en médecine générale étaient finalement contents de leur choix de spécialité. Preuve en est que la médecine générale est une spécialité qui plait à la nouvelle génération.
Ainsi, 80% des étudiants considèrent que la découverte des différentes spécialités et modes d’exercice est indispensable au cours des études4. La sensibilisation précoce à la médecine générale et à l’exercice ambulatoire est un élément essentiel pour remédier aux problèmes de déserts médicaux en France et à la crise des vocations.
Une demande d’entretien auprès de nos ministères de tutelle pour dénouer la situation ? Non, l’ANEMF a préféré mobiliser hier les étudiants en médecine autour d’une volonté commune: “Je veux un stage de Médecine Générale”5. Aux politiques de méditer sur l’intérêt pour la France d’investir sur la jeunesse pour l’avenir du système de soins … Nous, futurs soignants, nous en sommes convaincus.
Pour l’ANEMF, Pierre HAMANN, son Président.
Sources : 1 : Rapport de la Cour des Comptes, « La sécurité sociale », septembre 2011. 2 : Enquête ANEMF, janvier 2012. 3 : Etude de l’ISNAR-IMG, janvier 2011. 4 : Sondage ANEMF “Quel futur externat pour nos étudiants”, décembre 2011. 5 : Evènement facebook “Je veux un stage de Médecine Générale”