Journée de mobilisation dans les hôpitaux contre la réforme Bachelot
Ce mardi 28 avril, la communauté hospitalière manifeste dans les rues de la capitale afin de dénoncer le projet de loi de la ministre de la Santé. Une réforme qui selon les opposants ouvrirait la porte à une médecine « mercantile » et dont l’examen doit commencer le 11 mai prochain au Sénat.
A Paris, les médecins, qui doivent quitter à 11 heures la tour Montparnasse se dirigeront ensuite vers le Sénat, où la loi Hôpital, patients, santé, territoires (HPST) sera prochainement examinée. Chez les hospitaliers, la manifestation se double d’un appel à la grève. Le Mouvement de défense de l’hôpital public, lancé par des médecins de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris et soutenu par les syndicats hospitaliers, appelle ainsi à reporter les activités programmées et non urgentes.
Une loi « perfectible » selon la ministre
Le geste d’apaisement du chef de l’Etat, qui a annoncé mercredi dernier la constitution d’un groupe de travail, sous la direction de son conseiller social, Raymond Soubie, afin de lever ‘les malentendus rédactionnels’ de la loi concernant la gouvernance de l’hôpital, n’a donc pas entamé la détermination de la communauté hospitalière qui se mobilise aujourd’hui.
Le Mouvement de Défense de l’Hôpital Public (MDHP), lancé par des médecins de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) et soutenu par les syndicats hospitaliers, dénonce depuis plusieurs semaines le renforcement des pouvoir du directeur d’établissement et s’oppose aux suppressions de postes prévues dans plusieurs établissements.
De son côté, la ministre de la Santé qui estime que le projet a été mal compris, rappelle que le texte a été “déjà beaucoup amendé” à l’Assemblée nationale. Roselyne Bachelot a néanmoins déclaré depuis à plusieurs reprises que le projet de loi était “bien sûr perfectible” et entend ainsi « l’améliorer encore au Sénat et faire des avancées sur la direction des hôpitaux ».
Un texte « trop confus »
Des débats au Sénat qui s’annoncent néanmoins difficiles pour la ministre. L’ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin (UMP), qui estime que « le texte voté par l’Assemblée nationale est trop confus », a déclaré samedi que le Sénat « transformera fortement le projet de loi » HPST. Le sénateur de la Vienne estime que la gouvernance de l’hôpital public prévue dans le projet de loi actuel n’est pas «satisfaisante», estimant qu’on ne pourrait “pas considérer le directeur de l’hôpital comme un PDG”.
Sur la même ligne, le président de l’Assemblée nationale Bernard Accoyer (UMP) a souhaité mardi sur Canal + que le Sénat apporte des « modifications » au projet de loi Bachelot sur l’hôpital adopté par les députés. « Il va y avoir maintenant une lecture au Sénat. Je sais que le Sénat doit apporter un certain nombre de modifications dans la concertation. En tant que médecin je le souhaite », a ainsi déclaré Bernard Accoyer.