Journée mondiale contre le paludisme : « la communauté sanitaire mondiale doit investir davantage »
À l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le paludisme qui se déroule le 25 avril 2012, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) appelle la communauté sanitaire mondiale à investir encore davantage dans les tests de diagnostic, les traitements et la surveillance du paludisme pour sauver plus de vies et faire un grand pas vers la réalisation, en 2015, des objectifs du Millénaire pour le développement liés à la santé.
En effet, la nouvelle initiative Tester Traiter Suivre (TTS), appelle les pays d’endémie et les donateurs à s’acheminer vers l’accès universel aux tests de diagnostic et au traitement antipaludique et à créer des systèmes solides de surveillance de la maladie.
«Au cours des dix dernières années, l’augmentation des investissements pour prévenir et combattre le paludisme a permis de sauver plus d’un million de vies»,a déclaré le Directeur général de l’OMS, le Dr Margaret Chan. «C’est un immense succès mais nous sommes encore loin de l’accès universel aux interventions qui permettent de sauver les personnes atteintes de paludisme», a-t-elle ajouté.
La forte accélération de la distribution de moustiquaires dans le monde, l’extension des programmes de pulvérisation d’insecticides à l’intérieur des bâtiments et l’accès accru à un traitement rapide du paludisme ont réduit les taux de mortalité attribuables à cette maladie de plus d’un quart au niveau mondial et d’un tiers en Afrique depuis 2000. Mais le maintien du rythme de progression actuel ne suffira pas à atteindre les cibles mondiales en matière de lutte contre le paludisme.
Accélérer les progrès
Les pays d’endémie devraient être en mesure de garantir que chaque cas suspect de paludisme fait l’objet d’un test, que chaque cas confirmé fait l’objet d’un traitement médicamenteux de qualité et qu’un suivi de la maladie est assuré par des systèmes permettant une surveillance précise en temps voulu.
L’OMS a élaboré des orientations techniques pour les trois volets de l’initiative TTS (tester, traiter suivre): elle a déjà publié des Directives pour le traitement du paludisme et elle publie aujourd’hui les deux derniers documents de cette série: Disease Surveillance for Malaria Control et Disease Surveillance for Malaria Elimination.
«Tant que les pays ne seront pas en mesure de dépister, de traiter et de notifier chaque cas de paludisme, nous ne viendrons pas à bout de cette maladie», a déclaré le Dr Margaret Chan, en visite en Namibie à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le paludisme. «Tous les pays d’endémie palustre et la communauté sanitaire mondiale doivent prendre un engagement politique ferme et durable pour mener cette lutte jusqu’à son terme», a-t-elle ajouté.
Dix ans de progrès dans la lutte contre le paludisme
Au cours de la dernière décennie, les efforts mondiaux pour prévenir et combattre le paludisme se sont intensifiés et des progrès remarquables ont été accomplis en Afrique subsaharienne, où surviennent l’immense majorité des cas. Le nombre de moustiquaires à imprégnation durable livrés aux pays d’Afrique subsaharienne où le paludisme est endémique est passé de 5,6 millions en 2004 à 145 millions en 2010. Les programmes de pulvérisation d’insecticides à l’intérieur des bâtiments ont également été élargis et le nombre de personnes ainsi protégées en Afrique subsaharienne est passé de 10 millions en 2005 à 81 millions en 2010.
La disponibilité de tests de diagnostic rapide a permis d’améliorer et d’étendre le diagnostic du paludisme. Le taux de test – dans le secteur public en Afrique – est passé de moins de 5% en 2000 à 45% en 2010. Dans le même temps, le nombre de CTA achetées par les ministères de la santé au niveau mondial a aussi augmenté de façon exponentielle, passant de 11 millions en 2005 à 181 millions en 2010.
Cependant, le paludisme se transmet encore dans 99 pays et représente toujours un très lourd fardeau pour les systèmes de santé de nombreux pays africains. On estime qu’en 2010, cette maladie, qu’il est tout à fait possible de prévenir et de traiter, a tué 655 000 personnes, dont environ 560 000 enfants, soit un enfant par minute.
Source : OMS