L’ibuprofène pour prévenir la maladie de Parkinson ?
Selon une étude de l’Ecole de santé publique de l’Université Harvard, une prise régulière d’ibuprofène, un anti-inflammatoire qu’on retrouve notamment dans l’Advil®, réduirait d’environ 27 % le risque de développer la maladie de Parkinson par rapport à ceux qui n’en utilisent pas. Des travaux qui paraissent dans la version en ligne de la revue Neurology.
« Nos résultats montrent que l’ibuprofène protégerait le cerveau d’une manière incomparable avec les autres AINS et analgésiques comme l’aspirine », explique le Dr Xiang Gao de la faculté de médecine de Harvard, un des principaux co-auteurs de l’étude.
Ainsi, 98.892 infirmières et 37.305 hommes, eux aussi professionnels de la santé, ont participé à cette étude. Ces participants ont indiqué leur usage de l’ibuprofène et d’autres anti-inflammatoires non-stéroïdiens. Selon les chercheurs, le fait de prendre de l’ibuprofène au moins deux fois par semaine est considéré comme un usage régulier.
Au bout de six années, 291 des participants ont développé la maladie de Parkinson, et dans le groupe ayant pris de l’ibuprofène au moins deux fois par semaine, le risque d’en souffrir était réduit de 38%.
Après une analyse plus étendue, combinant plusieurs autres recherches portant sur l’ibuprofène comparé à d’autres AINS, les auteurs de l’étude ont déterminé que le risque de développer la maladie de Parkinson était en fait réduit de 27% pour les personnes prenant régulièrement de l’ibuprofène par rapport à celles n’en prenant pas ou peu.
« Une possibilité qui expliquerait pourquoi l’ibuprofène pourrait agir pour prévenir la maladie de Parkinson est que cet anti-inflammatoire pourrait cibler un certain récepteur dans le cerveau » jouant un rôle dans la maladie, relève le Dr Gao. Des « études animales ont aussi montré un tel effet », ajoute-t-il.
Dans un éditorial, le Dr James Bower, un neurologue de la Mayo Clinic à Rochester (Minnesota) prévient contre les risques d’une prise régulière d’ibuprofène pour éviter de développer la maladie de Parkinson, estimant que des recherches supplémentaires devaient être faites sur les effets neuro-protecteurs uniques de cette molécule.
Source : Les Echos