L’Igas épingle la rémunération des médecins selon une enquête exclusive parue dans Les Echos
Loi HPST, permanence des soins, dépassements d‘honoraires… Alors que le gouvernement et les syndicats de médecins campent sur leurs positions, Les Echos dévoilent dans une enquête exclusive un rapport de l’Igas sur les rémunérations des praticiens. « Un pavé dans la mare » qui selon le quotidien « met le doigt sur des aberrations et des injustices criantes. »
Le quotidien Les Echos, dans une enquête exclusive, dévoile un rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) sur « la rémunération des médecins et chirurgiens hospitaliers » qui appelle à une réforme des modes de rémunérations. Parmi les révélations de ce rapport : « des écarts de rémunération allant de un à dix dans les hôpitaux publics » , « les médecins les plus revendicatifs (anesthésistes, urgentistes) » qui « apparaissent parmi les mieux payés »… Des différences qui seraient dues d’après le quotidien « aux gardes et astreintes, à des activités annexes (consultant, expertise, etc.) et aux dépassements d’honoraires pratiqués par les praticiens exerçant une activité libérale à l’intérieur de l’hôpital. » Le rapport souligne également de fortes inégalités dans les cliniques privées entre les spécialités dîtes techniques comme la radiologie et celles cliniques telles que la psychiatrie ou la pédiatrie.
Une rémunération déconnectée des objectifs de santé publique
Le quotidien évoque « une échelle de revenus totalement déconnectée des grands objectifs assignés au système de santé », qui ne prend pas ainsi en compte « la croissance des pathologies chroniques demandant une prise en charge globale, l’évolution préoccupante de la démographie médicale et le cloisonnement important entre établissements hospitaliers et médecine de ville ». Les Echos précisent que « le rapport ne critique pas le niveau moyen des honoraires des spécialistes. La France se situant « dans une situation intermédiaire parmi 13 pays de l’OCDE étudiés ».
L’Igas pour plus de transparence
Parmi les pistes de l’Igas pour remédier à ces dysfonctionnements : « une refonte totale de la tarification des 7.200 actes médicaux afin de rééquilibrer les rémunérations entre spécialités », le renfort de la transparence sur les tarifs, la régulation des dépassements d’honoraires et le contrôle des activités libérales à l’hôpital public via des « chartes de déontologie » dans chaque établissement.
Concernant l’hôpital , l’Igas appelle à « resserrer les liens entre activités, résultats et rémunérations » via des contrats individuels qui conditionne la part variable des revenus des praticiens à l’atteinte d’objectifs fixés avec la direction.
Pour consulter l’enquête du quotidien Les Echos