L’INCa lance un programme de recherche sur le cancer de la prostate
L’Association pour la recherche sur le cancer (ARC), l’Institut National du Cancer (INCa) et la Ligue Nationale Contre le Cancer (LNCC) s’associent pour lancer un programme d’actions intégrées de recherche sur le cancer de la prostate.
L’Institut National du Cancer lance chaque année un programme d’actions intégrées de recherche (PAIR), programme transversal et novateur par sa démarche, qui cible une pathologie soulevant des questions de santé publique et auxquelles toutes les disciplines scientifiques sont invitées à répondre. Il s’agit là du quatrième programme d’actions intégrées de Recherche qui porte cette année sur le cancer de la prostate. Pour la première fois, l’ARC, l’INCa et la Ligue contre le cancer, ont souhaité œuvrer ensemble au développement d’un Appel à Projet commun de recherche sur cette thématique.
Le plus fréquent de tous les cancers en France
En effet, le cancer de la prostate est aujourd’hui le plus fréquent de tous les cancers en France avec 62 245 nouveaux cas en 2005 et 10 000 décès. Son incidence a augmenté de +8,5 % par an entre 2000 et 2005. Sur la même période, son taux de mortalité a décru de 2,5 %. Cette évolution épidémiologique est en particulier due au développement du dépistage individuel. Il représente toutefois encore 10 % des causes de décès par cancer (4ème rang des cancers avec 9 202 décès par an) et le 1er cancer chez l’homme.
Les grandes études randomisées (européennes et nord-américaines) montrent que le dépistage « organisé » (protocole de dépistage) réduit significativement le taux de cancers « non curables » lors du diagnostic mais génère aussi beaucoup de biopsies prostatiques inutiles et de diagnostic de cancers à faibles risques évolutifs « indolents » avec un possible sur-traitement et ses conséquences fonctionnelles sur la sexualité et la continence urinaire.
Dans ce contexte, l’ARC et la Ligue Nationale Contre le Cancer se sont associés à l’INCa pour soutenir et développer des recherches pluridisciplinaires sur ce cancer incluant les domaines de la recherche fondamentale, clinique, et translationnelle, de l’épidémiologie, des sciences humaines et sociales. Ce programme concerne plus particulièrement les formes précoces de cancer de la prostate et vise à mieux comprendre le développement de ce cancer, le rôle du vieillissement et des interactions gène/environnement, le rôle du microenvironnement tumoral (stroma, infection, immunité, hormones, récepteurs…). Il doit également permettre de développer l’épidémiologie ainsi que la connaissance sur les disparités économiques et sociales et les inégalités dans la prise en charge.
L’appel à projets doit renforcer les partenariats pluridisciplinaires dans les champs des techniques et stratégies de diagnostic précoce, des thérapeutiques, de la prévention et de la prise en charge des séquelles thérapeutiques. La constitution d’équipes incluant des fondamentalistes et des chercheurs cliniciens, épidémiologistes et en santé publique sera particulièrement encouragée.
Chacun des trois partenaires contribuera de manière équivalente au financement des projets qui seront sélectionnés par un jury international (budget global estimé : 6 à 7 millions d’euros.)
La date limite de dépôt des dossiers de candidatures est fixée au 14 décembre 2009. Les résultats devraient être publiés en avril 2010.
L’INCa a déjà lancé trois PAIR, en 2007 sur les formes précoces du cancer colorectal pour accompagner le lancement de la campagne de dépistage, en 2008 sur les lymphomes en raison de l’augmentation de leur incidence et en 2009 sur l’hépatocarcinome, en partenariat avec l’ARC et l’ANRS.
Le texte du Programme d’actions intégrées de Recherche sur le cancer de la prostate ainsi que le règlement de candidature sont consultables sur le site www.e-cancer.fr, www.arc-cancer.net, www.ligue-cancer.net