La Mutualité Française publie l’édition 2013 de son « Mémento du Médicament »
La Mutualité Française vient de publier lundi l’édition 2013 du « Mémento Médicament » qui fournit aux décideurs mutualistes et aux acteurs de la politique du médicament les données clé du marché du médicament et de son financement en France. Cette nouvelle édition se penche plus particulièrement sur les prescriptions et les médicaments génériques comme levier d’amélioration de la qualité des soins.
Le paracétamol est, en France, la molécule la plus remboursée par les mutuelles. En 2012, elles ont consacré 117 millions d’euros aux remboursements de cet antalgique, en progression de +17,5% par rapport à 2011. « Le paracétamol, mais aussi l’acide acétylsalicylique, sont toujours exclus du champ du répertoire des génériques en France, alors qu’une disposition législative de 2007 ouvre la possibilité réglementaire de créer des groupes génériques sans spécialité de référence », déplore la Mutabilité Française.
En deuxième position des remboursements des médicaments par les mutuelles, les antiasthmatiques administrés par voie respiratoire. « Or contrairement aux autres pays européens, les formes pharmaceutiques administrées par voie respiratoire ne peuvent pas être inscrites au répertoire des génériques », souligne-t-elle.
La Mutualité Française demande donc l’élargissement du champ du répertoire des génériques aux molécules comme le paracétamol et l’acide acétylsalicylique, mais aussi aux antiasthmatiques, ainsi qu’une meilleure cohérence dans la politique de prix de ces molécules.
« 961 millions d’euros d’économies auraient pu être réalisées en 2012 si l’acceptation des médicaments génériques avait été totale, sans compter les gisements d’économies qui pourraient être réalisées avec l’élargissement du répertoire, de l’ordre de 400 millions d’euros », estime la Mutualité.
« Les prescriptions d’origine hospitalière comme frein au développement des génériques »
En 2012, les prescriptions d’origine hospitalière exécutées en ville ont représenté 5,8 milliards d’euros, soit 22,3% des remboursements de médicaments. « En augmentation depuis plusieurs années, la majorité de ces prescriptions rédigées à l’hôpital concernent des médicaments sous brevet, notamment du fait d’un processus de référencement, avec pour conséquence la limitation du développement des génériques », constate la Mutualité Française. A ce sujet, elle demande le développement des mécanismes de régulation des dépenses hospitalières exécutées en ville, avec la mise en place de logiciels hospitaliers d’aide à la prescription permettant l’usage plus important des médicaments génériques.
« Un trop faible recours à la prescription en DCI »
« Malgré les obligations réglementaires et alors que l’usage de la DCI (dénomination commune internationale ) est un facteur clé de la sécurité sanitaire pour les patients, en France, seulement 12,3% des prescriptions des médecins sont libellés en DCI », constate la Mutualité. « C’est également une voie d’amélioration des pratiques des prescripteurs. Les marges de progression sont importantes notamment pour les médecins spécialistes qui réalisent en moyenne 6,9% de prescriptions en DCI contre 13,5% pour les généralistes », souligne-t-elle.
Pour la Mutualité Française, prescrire en DCI permet d’améliorer la qualité des soins et leur efficience dans l’intérêt des patients, de diminuer les risques de surdosages, d’interactions médicamenteuses et d’allergies aux médicaments. Et comme l’a récemment souligné le sénateur Yves Daudigny dans son rapport parlementaire rendu public le 17 octobre dernier, le développement de la prescription en DCI favorisera également la délivrance de médicaments génériques, aussi efficaces que les médicaments de marque et dont le coût est moins élevé pour la collectivité. La Mutualité Française préconise le renforcement de l’enseignement universitaire de la DCI et de ses nombreux avantages en matière de santé publique auprès des futurs médecins.
L’édition 2013 du « Mémento Médicament » est disponible sur www.mutualite.fr,