Lancement de l’opération Mars bleu 2013 contre le cancer colorectal
Le ministère des Affaires sociales et de la Santé et l’INCa, en partenariat avec l’Assurance maladie (CNAMTS), le Régime social des indépendants (RSI) et la Mutualité sociale agricole (MSA) ont lancé l’édition 2013 de l’opération Mars bleu, mois de mobilisation contre le cancer colorectal. Objectif: réaffirmer l’importance du dépistage.
Le cancer colorectal touche, chaque année, 40 500 nouvelles personnes en France. Il représente le 3e cancer le plus fréquent et le 2e cancer le plus meurtrier avec 17 500 décès par an. Pourtant, dépisté à temps, le cancer colorectal se guérit dans 9 cas sur 10.
Les Français sous‐estiment les chances de guérison du cancer colorectal
Depuis 2009, un programme de dépistage du cancer colorectal est proposé aux femmes et aux hommes âgés de 50 à 74 ans. Si sa notoriété a progressé, la participation reste encore >faible (31,7 %).
Une enquête réalisée en janvier 2013 (1) montre que les Français sous‐estiment largement la réalité du cancer colorectal et connaissent insuffisamment le dépistage :
– seulement 31 % des personnes interrogées (et 39 % des 50‐74 ans) le citent spontanément parmi les trois cancers les plus fréquents, derrière le cancer du sein (80 %), du poumon (64 %) et de la prostate (34 %). De même, seuls 26 % (et 34 % des 50‐74 ans) le citent parmi les trois cancers les plus meurtriers, derrière le cancer du poumon (68 %) et le cancer du sein (51 %) ;
– 42 % des personnes interrogées citent spontanément le cancer colorectal ou de l’intestin comme un cancer pour lequel un dépistage est recommandé, loin derrière le cancer du sein (83 %). Cependant le dépistage est assez bien identifié dans la population cible puisque ce taux atteint 60 % chez les 50‐74 ans ;
– très majoritairement, les Français sous‐estiment ou méconnaissent les chances de guérison du cancer colorectal lorsqu’il est détecté à un stade précoce : seulement 10 % des personnes interrogées (et 12 % des 50‐74 ans) déclarent spontanément qu’il se guérit dans 90 % des cas lorsqu’il est dépisté à temps.
La campagne d’information 2013 a pour objectif de créer une prise de conscience forte en mettant en exergue ce paradoxe. Elle incite également à parler du dépistage du cancer colorectal avec son médecin traitant à partir de 50 ans et rappelle l’intérêt de faire ce dépistage simple autour d’un message court et explicite : « Le meilleur endroit pour faire le test, c’est chez soi ».
Tous les deux ans, les personnes concernées par le programme de dépistage du cancer colorectal reçoivent une invitation à consulter leur médecin traitant, envoyée par la structure de gestion de leur département. Lors de la consultation, le médecin oriente son patient en fonction de son niveau de risque de cancer colorectal et propose le test aux hommes et aux femmes âgés de 50 à 74 ans, sans symptôme apparent ni antécédent personnel ou familial d’adénome ou de cancer colorectal.
Ce test de recherche de sang occulte dans les selles est entièrement pris en charge par l’Assurance maladie et doit être réalisé par le patient à son domicile. Si ce test est positif, le médecin traitant oriente dans un second temps le patient vers un gastroentérologue pour la réalisation d’une coloscopie.
Vers les tests immunologiques
Le test utilisé en 2013 demeure le test au gaïac. Il sera remplacé en 2014 par le test immunologique qui repose sur la détection de la présence d’hémoglobine humaine dans les selles grâce à l’utilisation d’anticorps. Son déploiement progressif a été décidé suite à l’avis favorable de la Haute Autorité de santé et au rapport de l’INCa précisant les modalités de migration vers ce test immunologique. La mise en oeuvre de ce déploiement est en cours et nécessite de nombreux ajustements notamment organisationnels. Dans l’attente de la mise à disposition des tests immunologiques, le test actuel au gaïac reste un test ayant démontré son efficacité et est le test à proposer dans le cadre du programme national de dépistage organisé du cancer colorectal.
1- Enquête réalisée par BVA pour l’INCa auprès de 971 personnes représentatives de la population française âgée de 18 ans et plus.
Source : INCa