L’INCa publie la situation de la chimiothérapie des cancers en 2009
L’INCa publie un rapport sur la situation de la chimiothérapie des cancers en 2009. Réalisé en collaboration avec l’Agence Technique de l’Information sur l’Hospitalisation (ATIH), ce rapport recense et analyse les évolutions récentes de la pratique de la chimiothérapie des cancers dans les établissements de santé. Il s’inscrit dans le cadre de la mesure 21 du Plan cancer 2009-2013 (garantir un égal accès aux traitements et aux innovations).
Ce rapport recense et analyse les évolutions récentes de la pratique de la chimiothérapie des cancers dans les établissements de santé. Réalisé par l’Institut National du Cancer en collaboration avec les équipes de l’Agence Technique de l’Information Hospitalière (ATIH), il s’inscrit dans la mise en œuvre du Plan cancer 2009-2013 et notamment de la mesure 21 (garantir un égal accès aux traitements et aux innovations). Il fait suite à la parution d’un premier rapport sur la situation de la chimiothérapie des cancers en 2007.
Le rapport porte, en premier lieu, sur la pratique de la chimiothérapie « intraveineuse » faisant l’objet de tarification en Groupes Homogènes de Séjours (GHS), qu’il s’agisse de séances en hospitalisation de jour ou de séjours en hospitalisation complète. Ainsi, plus de 250 000 personnes ont été traitées par chimiothérapie en 2008, soit une augmentation de plus de 10 % par rapport à 2006.
Plusieurs chapitres sont ensuite consacrés aux molécules anticancéreuses innovantes et coûteuses inscrites sur la liste autorisant le remboursement hors GHS (consultable en annexe du rapport). En 2008, ces molécules représentaient 58 % du coût total des médicaments remboursés en sus des GHS, soit plus de 970 millions d’euros (hors secteur privé pour lequel les chiffres ne sont pas encore disponibles). Le coût annuel de ces médicaments anticancéreux innovants a augmenté de 15 % entre 2007 et 2008. Des changements majeurs sont intervenus dans les classes de molécules prescrites avec une baisse des cytostatiques au profit des molécules de biothérapie qui concentrent 54 % des coûts et des pratiques. Par ailleurs, de 2004 à 2008, 21 nouvelles molécules ont obtenu une première autorisation de mise sur le marché (AMM) en oncologie en France, dont près de la moitié concernait des molécules de biothérapie.
Ces médicaments innovants sont remboursés aux établissements sous réserve de respecter les « référentiels de bon usage » produits par l’INCa et l’Afssaps. Ces référentiels existent pour les grandes pathologies cancéreuses et sont actualisés au moins une fois par an depuis 2009.
Afin d’améliorer l’usage, en termes de sécurité et de maîtrise des coûts, des molécules innovantes et coûteuses en chimiothérapie anticancéreuse, quatre pistes de réflexions pouvant être explorées et/ou mises en œuvre à court terme sont proposées dans le rapport. Il s’agit de :
- la révision régulière des molécules inscrites dans la « liste en sus des GHS » ;
- la mise en œuvre de contrôles ciblés du respect des référentiels de bon usage ;
- la mise en œuvre de mesures spécifiques pour restreindre l’usage des chimiothérapies « ciblées » aux seuls malades pouvant en obtenir des bénéfices sur la base des tests moléculaires pratiqués en préalable à leur utilisation. L’Institut National du Cancer soutient depuis 2006 le développement des plateformes de génétique moléculaire des cancers. Réparties sur l’ensemble du territoire, ces 29 plateformes régionales ont pour vocation de réaliser des tests moléculaires pour l’ensemble des patients de la région et de permettre ainsi à ces derniers de bénéficier d’une prise en charge personnalisée et adaptée. Ainsi, 2,5 M€ ont été alloués en 2008 pour la recherche de mutations KRAS dans le cancer colorectal et 1,5M € en 2009 pour la recherche de mutations activatrices du REGF dans le cancer du poumon.
- la réalisation de recommandations spécifiques pour l’usage de certaines de ces molécules dans les cancers métastatiques après plusieurs lignes de traitement.