L’INCa publie une étude sur l’annonce du diagnostic de cancer
Cette étude d’impact a été lancée en 2011 par l’INCa, en lien avec la Direction générale de l’offre de soins et la Ligue nationale contre le cancer, auprès de 908 personnes malades prises en charge dans 53 établissements de santé.
Dans le cadre du Plan cancer 2003-2007, en réponse à la demande des malades et afin d’améliorer les conditions d’annonce de leur pathologie, un dispositif d’annonce a été mis en place. L’organisation de l’accès au dispositif d’annonce est aujourd’hui devenue un élément constitutif de l’autorisation donnée aux établissements de santé pour traiter les malades atteints de cancer. L’action 19.1 du Plan cancer 2009-2013 prévoit la montée en charge du dispositif d’annonce en vue de sa généralisation. C’est dans ce cadre que l’Institut national du cancer a lancé en 2011, en lien avec la Direction générale de l’offre de soins et la Ligue nationale contre le cancer, une étude d’impact en termes de ressenti pour les personnes malades ayant bénéficié de ce dispositif dans des établissements de santé sélectionnés.
Le recueil a été effectué auprès de 53 établissements de santé sélectionnés par tirage au sort et ayant accepté de participer à l’étude. 908 personnes malades (dont 60% étaient des femmes et 60% avaient moins de 65 ans) ont été interrogées par téléphone entre 4 et 7 semaines après leur consultation d’annonce du diagnostic. Le questionnaire portait sur le dispositif d’accompagnement mis en place autour de l’annonce dans ses différentes composantes et sur le ressenti des malades par rapport à leurs attentes.
Les personnes malades interrogées ont exprimé dans l’ensemble une satisfaction importante face au climat de confiance instauré par les soignants autour de l’annonce, ainsi qu’un ressenti favorable de l’aide et du soutien apportés par ces soignants. Elles ont également exprimé leur satisfaction par rapport à l’information apportée sur la maladie et les traitements proposés, tant par le médecin que lors du temps d’accompagnement soignant. L’enquête a montré, par ailleurs, une forte contribution des aspects organisationnels du dispositif d’annonce au ressenti favorable des personnes malades, et ce, qu’il s’agisse de l’accès au temps d’accompagnement soignant, de la remise du programme personnalisé de soins ou de la réalisation d’une évaluation sociale.
Toutefois, il est constaté une mise en œuvre souvent incomplète du dispositif dans les établissements ayant participé à l’étude. Constat que l’on retrouve dans le cadre du suivi national de la montée en charge du dispositif. L’interprétation de ce dispositif, mis en place depuis plus de 6 ans, et son déploiement semblent très variables d’un établissement à l’autre. Des différences de pratique dans la mise en œuvre du dispositif ont également été mises en évidence selon la catégorie d’établissement. Enfin, des questions persistent sur la réalité de l’articulation hôpital-ville et notamment sur l’information transmise au médecin traitant et le recours proposé pour assurer le suivi au domicile de ses malades.
L’étude réalisée par l’INCa rejoint d’autres travaux et notamment ceux de la Ligue contre le cancer sur plusieurs idées-forces, notamment l’importance pour les personnes malades de pouvoir bénéficier lors de l’annonce d’une écoute et d’un soutien suffisants, d’une information adaptée ainsi que d’un accompagnement personnalisé par l’ensemble de l’équipe soignante. Ces résultats confirment l’intérêt de la structuration du dispositif d’annonce du diagnostic de cancer et l’impact positif de ce dispositif pour les personnes malades. Ils incitent à la poursuite de travaux d’évaluation de la réponse apportée par les dispositifs d’accompagnement. Ils montrent l’importance de la parole donnée aux personnes malades pour adapter au mieux les dispositifs d’accompagnement et de prise en charge.
Source : INCa