Lutte contre les infections nosocomiales : le palmarès des hôpitaux
Roselyne Bachelot a dévoilé mercredi le palmarès des hôpitaux 2009 en matière de lutte contre les infections nosocomiales publié dans L’Express. La ministre de la Santé estime que « le plan de lutte a été un succès ». Avec son faible taux d’infections nosocomiales, la France se trouve aujourd’hui dans le peloton de tête des pays européens.
Pour la ministre « l’effort de transparence a payé ». Elle souligne par ailleurs à L’Express qu’avec la Grande-Bretagne, la France est « l’un des rares pays européens à rendre public un tel tableau de bord ». Une politique qui se traduirait dans les résultats : la prévalence des patients infectés était de 4,9 % en 2006 (soit une baisse de 12 % par rapport à 2001) contre 4,9 % à 8,5 % pour les autres pays d’Europe. «Curieusement, les Français pensent que le risque d’être contaminé à l’hôpital est en augmentation, ce qui est faux. Simplement, on parle davantage de ce problème », estime Roselyne Bachelot. Ainsi, selon elle, tous les indicateurs des tableaux de bord étaient cette année en nette amélioration en ce qui concerne les infections nosocomiales : plus de 85 % des établissements de santé ont « une bonne ou très bonne » implication dans la lutte contre ces infections. Tous indices confondus, la proportion des bons et très bons établissements a doublé, atteignant les 48 %.
Palmarès des hôpitaux
Le classement a été établi à partir du score général décerné aux établissements de soins dans la lutte contre les infections nosocomiales par le ministère de la Santé et résulte de l’addition de quatre indicateurs: l’indice Icalin qui mesure l’activité de lutte contre les infections nosocomiales, la consommation de solutés hydro-alcooliques par le personnel, la consommation d’antibiotiques (20%) et la surveillance des infections du site opératoire (10%). Au premiers rang du classement arrive en tête l’hôpital Emile Roux de Limeil-Brévannes (Val de Marne), suivi de trois hôpitaux parisiens, l’hôpital européen Georges-Pompidou et le groupe hospitalier Bichat-Claude Bernard (ex-aequo), puis l’hôpital Cochin, pour les grands centres hospitaliers.
162 établissements hors classement
Au total, 162 hôpitaux et cliniques ont été exclus du classement. Selon la ministre, c’est « parce qu’ils ne se sont pas organisés pour surveiller si des infections surviennent à l’endroit où les patients ont été opérés. Nous ne les avons pas pris en traître. Cette exigence remonte à 2005. Les agences régionales de l’hospitalisation sont maintenant chargées d’identifier les difficultés que rencontrent ces établissements pour mettre en oeuvre la surveillance ».
Une journée « Hygiène des mains » le 5 mai
Concernant les améliorations enregistrées, la ministre relève que près de 85 % des établissements surveillent désormais les infections du site opératoire. Elles ont ainsi diminué de 38 % entre 1999 et 2006. Plus de la moitié des établissements accorde l’importance requise au bon usage des antibiotiques l’hygiène des mains a largement progressé. Les établissements obtenant une bonne ou une très bonne note est passée de 11 % en 2006 à près de 25 % en 2007. La ministre a annoncé par ailleurs une nouvelle opération journée « Hygiène des mains » le 5 mai prochain.
Un plan de lutte contre les « infections associées aux soins »
« Si nous voulons continuer à progresser et faire face à l’évolution des risques, nous devons passer de la prévention des infections nosocomiales à la prévention de l’ensemble des infections associées aux soins tout au long du parcours de soins », a déclaré la ministre de la Santé qui a annoncé le lancement d’un plan stratégique national de prévention des infections associées aux soins (IAS).
Les actions envisagées se développeront sur quatre ans jusqu’en 2012. Le plan s’articule autour de trois axes : renforcer l’organisation de la prévention des IAS ; mieux structurer les actions de prévention ; agir sur les déterminants du risque infectieux. Roselyne Bachelot a précisé qu’elle souhaitait surtout mettre l’accent sur le premier de ces axes avec notamment un « objectif de mobilisation au niveau de chaque région, sous l’impulsion des agences régionales de santé (ARS) ».
Pour consulter l’intégralité du classement publié par l’Express