Lysogene : des données actualisées et les principaux résultats de l’étude clinique de thérapie génique de phase 2/3 AAVance
Lysogene, société biopharmaceutique de phase 3 s’appuyant sur une plateforme technologique de thérapie génique ciblant les maladies du système nerveux central (SNC), a annoncé les résultats principaux de l’étude de phase 2/3 AAVance évaluant LYS-SAF302, une thérapie génique expérimentale pour le traitement de la MPS IIIA.
Chez les sujets recrutés à l’âge de <30 mois (cohorte ancillaire, n=6), il a été observé une amélioration statistiquement significative du développement cognitif 24 mois post traitement comparé à l’histoire naturelle. Les sujets de cette cohorte ont également atteint les principaux critères secondaires d’efficacité. L’analyse statistique confirme les observations qualitatives communiquées précédemment dans la population de patients plus jeunes avec une cohérence des effets sur les critères d’évaluation.
L’étude n’a pas atteint son principal critère d’efficacité dans la cohorte principale (12 patients recrutés à l’âge de ≥ 30 mois) visant à démontrer une amélioration statistiquement significative du DQ cognitif 24 mois post traitement, tel qu’évalué par le BSID-III, comparé à la cohorte NH. Dans cette cohorte, les principaux critères secondaires d’efficacité n’ont pas été atteints, notamment le pourcentage de patients présentant une stabilisation ou une amélioration du DA cognitif, des DA associés au langage et aux fonctions motrices à 24 mois comparés aux valeurs initiales, ainsi que l’évolution des scores VABS-II comparés aux données NH.
Le pourcentage moyen de déclin du DQ sur 24 mois chez les patients de la cohorte ancillaire plus jeunes (-1,0 ± 0,5 point de pourcentage/mois, moyenne ± SD, n=6 ; intervalle de -1,4 à -0,3) était inférieur de 27% à celui des patients NH du même âge (-1,5 ± 0,3 point de pourcentage/mois, moyenne ± SD, n=6 ; intervalle de -1,8 à -1,0), avec une valeur p de 0,037. De plus, dans la même cohorte, chez les patients ayant atteint l’âge de 40 ± 3 mois (5 sujets sur 6), le DA cognitif moyen à 40 ± 3 mois (30,2 ± 8,4, moyenne ± SD, n=5 ; intervalle de 19 à 41) était 48 % plus élevé que le DA cognitif moyen des patients NH du même âge (20,4 ± 6,7, moyenne ± SD, n=13 ; intervalle de 5 à 27), avec une valeur p=0,019. Tous les sujets de la cohorte ancillaire ont atteint les principaux critères secondaires d’efficacité, à savoir une stabilisation ou une amélioration de ≥ 80 % du DA cognitif, du DA du langage et du DA moteur. De plus, comme pour les résultats BSID-III démontrant une amélioration ou une stabilisation durable du développement, il n’a été observé aucune diminution statistiquement significative des scores normalisés du VABS-II (comportement adaptatif global, communication, aptitudes de vie quotidienne, socialisation, aptitudes motrices) entre les valeurs initiales et 24 mois post traitement. Il est établi que le volume de matière grise diminue chez les enfants atteints de MPS IIIA et qu’il est étroitement associé au déclin cognitif. Dans la cohorte ancillaire de patients plus jeunes traités avec LYS-SAF302, aucune diminution statistiquement significative du volume de la matière grise corticale n’a été observée entre les valeurs initiales et 24 mois post traitement, ce qui va dans le sens d’une préservation de la fonction cognitive chez cette population de patients. L’analyse des données sera complétée au T2 2023, lorsque tous les patients recrutés avant l’âge de 30 mois auront atteint l’âge de 48 mois (date de l’analyse intérimaire du critère d’évaluation principal pour la cohorte ancillaire).
La tolérance et l’innocuité de LYS-SAF302 sont conformes à ce qui a été communiqué précédemment. Des anomalies dans la substance blanche ont été observées à proximité des points d’injection sur les IRM de tous les patients traités. Les lésions se sont stabilisées ou ont diminué en volume chez la plupart des patients et aucun symptôme cliniquement significatif pouvant être directement attribué aux anomalies de la substance blanche n’a été observé. Les autres effets indésirables observés étaient conformes à l’histoire naturelle de la maladie.
La Société finalisera l’analyse et l’évaluation complète des données de la cohorte principale d’AAVance et collaborera avec les investigateurs sur les présentations et publications des résultats à venir.
Le traitement de la MPS IIIA est un enjeu médical important, étant donné la progression rapide de la maladie qui entraîne un handicap cognitif, comportemental et moteur conduisant à un décès prématuré, et compte tenu de l’absence de traitements approuvés permettant de modifier l’évolution de la maladie. Les résultats de l’étude AAVance permettent de définir la population de patients qui pourrait bénéficier d’un traitement avec LYS-SAF302. La Société a entamé des discussions fructueuses avec les autorités réglementaires de l’Union Européenne à la fin du T3 2022 et prévoit d’étendre ces discussions à toutes les agences réglementaires concernées afin de définir une voie permettant de faire avancer rapidement le développement clinique de LYS-SAF302 dans la population de patients plus jeunes atteints de MPS IIIA.
Afin de poursuivre le développement de LYS-SAF302 conformément aux exigences des agences réglementaires, la Société entend s’assurer une trésorerie adéquate. À cet égard, des discussions stratégiques sont en cours, avec pour priorité une solution non dilutive sous la forme d’une collaboration de licence pour un ou plusieurs de ses programmes. Dans l’intervalle, la Société maintient ses initiatives de contrôle des coûts lancées au début de l’année, qui lui assurent désormais un horizon de trésorerie jusqu’en février 2023.
Karen Aiach, Fondatrice, Présidente-Directrice Générale de Lysogene, a déclaré: « Bien que nous soyons déçus des résultats obtenus dans la cohorte principale des patients recrutés à l’âge de 30 mois ou plus, ceux-ci peuvent probablement s’expliquer par la progression rapide de la maladie et par les enseignements récents issus d’autres études cliniques selon lesquels le traitement par thérapie génique des maladies neurodégénératives doit être initié le plus tôt possible afin d’apporter un bénéfice thérapeutique avant l’apparition de dommages neuronaux irréversibles. Les signaux positifs d’efficacité observés chez les très jeunes sujets recrutés avant l’âge de 30 mois indiquent que l’administration précoce de la thérapie génique LYS-SAF302 chez les enfants atteints de MPS IIIA pourrait avoir un réel effet bénéfique sur ces patients et transformer leur vie. Les résultats de l’essai définissent clairement la population de patients qui bénéficierait d’un traitement avec LYS-SAF302. Ces résultats sont très encourageants et nous sommes impatients de poursuivre nos discussions avec les agences réglementaires pour amener LYS-SAF302 au stade ultérieur chez les jeunes patients. »
« La MPS IIIA est une maladie pédiatrique neurodégénérative progressive et dévastatrice sans aucun traitement permettant de modifier le cours de la maladie. Les données cliniques les plus récentes d’AAVance, une étude de phase 2/3 évaluant la thérapie génique LYS-SAF302 chez des enfants atteints de MPS IIIA, montrent que ceux qui ont été traités avant 30 mois avec LYS-SAF302 ont présenté une amélioration ou une stabilisation durable de leur développement cognitif, moteur et linguistique. Cela représente une amélioration significative des capacités de développement comparé à l’histoire naturelle des enfants non traités atteints de MPS IIIA », a déclaré Dr Raymond Wang, directeur du Foundation of Caring Multidisciplinary Lysosomal Disorder Program au CHOC Children’s Specialists, Orange, CA. « Ces résultats enthousiasmants, qui renforcent notre confiance dans le potentiel de LYS-SAF302 à devenir une option thérapeutique chez les enfants de moins de 30 mois atteints de MPS IIIA, représentent une avancée majeure pour une maladie dont les besoins médicaux non satisfaits sont si importants. »
« Même si AAVance n’a pas atteint son critère d’évaluation principal, les résultats obtenus dans le sous-ensemble de malades de MPS IIIA recrutés avant l’âge de 30 mois sont extrêmement encourageants, car ils démontrent les effets bénéfiques du traitement sur le développement cognitif et les principaux critères d’évaluation secondaires de cette maladie infantile dévastatrice pour laquelle il n’existe aucun traitement approuvé modifiant le cours de la maladie », a déclaré Dr Chester B. Whitley, professeur au département de pédiatrie et de pharmacologie expérimentale et clinique de l’Université du Minnesota, et investigateur principal du Lysosomal Disease Network, Minneapolis, MN, USA. « J’ai hâte de poursuivre la collaboration avec Lysogene afin d’analyser les données de la phase 2/3 et de déterminer la voie la plus appropriée pour apporter LYS-SAF302 aux patients les plus susceptibles d’en bénéficier. »
Source et visuel : Lysogene