Maladies neuromusculaires : Roche va acquérir le français Trophos
Le groupe pharmaceutique suisse Roche a annoncé vendredi avoir conclu un accord en vue d’acquérir Trophos, société de biotechnologie située à Marseille. La plate-forme de screening dont Trophos détient la propriété exclusive a produit l’olesoxime (TRO19622), molécule développée pour le traitement de l’amyotrophie spinale (AS), atteinte neuromusculaire rare et invalidante d’origine génétique le plus souvent diagnostiquée chez l’enfant.
Les résultats d’une étude clinique pivot de phase II menée sur l’olesoxime lors d’AS ont fait état d’un effet bénéfique sur le maintien de la fonction neuromusculaire chez des personnes atteintes d’AS de type II et chez les patients non ambulatoires atteints d’AS de type III, ainsi que d’une réduction des complications médicales associées à la maladie. Ces données ont été présentées pour la première fois en avril 2014, lors de l’assemblée annuelle de l’American Academy of Neurology (AAN).
«Cette acquisition souligne l’engagement de Roche à développer des médicaments contre l’amyotrophie spinale, maladie grave pour laquelle il n’existe aucun traitement efficace. Nous allons nous appuyer sur les travaux de Trophos et de l’Association française contre les myopathies pour poursuivre le développement de l’olesoxime et mettre aussi rapidement que possible ce médicament à la disposition des personnes souffrant de cette terrible maladie.», commente Sandra Horning, M.D., Chief Medical Officer et Head of Global Product Development chez Roche.
Selon les termes de cet accord, Roche effectuera un versement préliminaire de 120 millions d’euros aux actionnaires de Trophos, ainsi que des versements supplémentaires pouvant atteindre 350 millions d’euros lors du franchissement de certaines étapes prédéfinies.
«L’AS est une terrible maladie ayant un énorme impact sur le quotidien des patients et de leurs familles qui, au jour d’aujourd’hui, ont uniquement des soins de soutien à leur disposition. Nous sommes fiers de voir les avancées réalisées dans le développement de ce médicament, dans le but ultime de disposer éventuellement du premier traitement contre l’amyotrophie spinale, a déclaré Christine Placet, CEO de Trophos. C’est une fantastique reconnaissance des travaux réalisés par les équipes et les partenaires de Trophos au cours des 16 dernières années.»
Créée en 1999, Trophos a son siège à Marseille. Elle bénéficie du soutien d’un consortium de fonds de private-equity incluant ACG Management, OTC Agregator, Amundi Private Equity Funds, Turenne Capital, Sofipaca et Vesale Partners, ainsi que de celui de l’Association française contre les myopathies (AFM).
Source : Roche