Médecins généralistes : ce que propose le rapport Hubert
L’ancienne ministre de la Santé, Elisabeth Hubert, qui remet vendredi un rapport à Nicolas Sarkozy sur la médecine de proximité préconise une refonte de la rémunération des médecins. Elle réclame aussi une mesure « urgente » pour les déserts médicaux. Mais ne propose aucune évaluation financière.
C’est aujourd’hui que le chef de l’Etat va recevoir des mains de l’ancienne ministre de la Santé, Elisabeth Hubert, un rapport sur la médecine de proximité. Au menu : réforme des études, partage d’activité, regroupement dans des maisons de santé… Nicolas Sarkozy avait fait la promesse de « repenser » la rémunération des médecins libéraux. Le rapport préconise donc une refonte de la rémunération, «obsolète» car axée sur le tarif de la consultation. L’ancienne ministre propose, selon la complexité de l’acte, un «éventail de 4 ou 5 tarifications». «Les valeurs pourraient aisément s’échelonner d’un demi C actuel (11 euros) à 60 ou 70 euros pour une consultation longue et difficile. Un tel système permettrait de sortir du débat récurrent de l’insuffisance de rémunération de certains actes», explique-t-elle.
Afin de limiter les dérapages, le rapport propose que la CNAM, qui dispose du profil des médecins, s’assure qu’ils n’abusent pas de la nouvelle grille. Objectif de la mesure : diminuer le nombre d’actes des généralistes et donner la priorité aux soins importants. « Cela devrait s’accompagner de transferts d’activité vers les infirmières, sages-femmes, etc », notent les Echos.
Le rapport propose par ailleurs d’instaurer un forfait pour les prises en charge lourdes et coordonnées. La rémunération par patient serait attribuée à une maison de santé pluridisciplinaire et non au médecin. Elisabeth Hubert réclame aussi une mesure « urgente » pour les déserts médicaux et propose de faire de l’offre médicale dans ces zones une «mission de service public» avec une rémunération fixe «conséquente» en sus des honoraires et un minimum garanti par vacation. Une mesure sur la base du volontariat. Le tout dans des locaux mis à disposition par les communes. Enfin, Les Echos notent que le rapport « écarte toute mesure coercitive » vis-à-vis des médecins, estimant que «les incitations ont été jusqu’à ce jour trop éparses, mal ciblées et peu connues pour qu’il en soit déduit un échec». Pour autant, le rapport Hubert ne dispose ne propose pas d’évaluation financière des mesures proposées. «Il conviendra d’en mesurer la faisabilité», est-il noté dans le rapport.
Source : http://www.lesechos.fr