Médecins : l’exercice libéral n’a plus la côte
Le Conseil national de l’ordre a réalisé son atlas annuel de la démographie dont Le Figaro publie les grandes lignes. Parmi les sujets d’inquiétude, le vieillissement de la profession, les fortes disparités géographiques et le nombre croissant de remplaçants qui refusent de s’installer. Au 1er janvier, La France comptait 193.943 médecins en «exercice régulier», c’est-à-dire travaillant effectivement dans l’Hexagone et non remplaçants.
Le nouvel « atlas de la démographie médicale en France » dénombre un total de 261.378 médecins au 1er janvier 2010, dont 216.450 en activité. Soit une augmentation de 93,1% en trente ans. Ainsi, la densité médicale atteint désormais, dans l’absolu, 324 médecins pour 100.000 habitants contre 206 en 1979. En retenant les chiffres de médecins en activité régulière dans un même lieu (sans les médecins remplaçants ou temporairement sans activité), l’atlas 2010 fait état de 193.943 médecins, soit une densité moyenne nationale de 308,8 médecins pour 100.000 habitants.
Pour autant, cette moyenne recouvre de fortes disparités: la région Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA) est la mieux lotie avec 374 médecins pour 100.000 habitants, dépassant l’Ile-de-France (370) et les autres régions du sud, le Languedoc-Roussillon (339), Midi-Pyrénées (327) et l’Aquitaine (322). Dans le bas du tableau figure la Picardie (239), la région Centre (244) et la Haute-Normandie (248). « Un constat d’échec des mesures d’incitation à l’installation dans les déserts médicaux, comme le «bonus» de 20% sur le montant des consultations accordé par l’Assurance-maladie aux médecins exerçant en groupe dans ces zones », note Le Figaro.
Concernant les médecins spécialistes, les disparités sont encore plus fortes. « On constate que la densité des spécialistes est deux fois plus importante en Ile-de-France (222) qu’en Picardie (111) », note le Conseil de l’Ordre. Si les actifs ont augmenté de 1,2%, par rapport au 1er janvier 2009, le nombre de médecins retraités (44.928) a crû de 6,6%, ce qui illustre le vieillissement de cette catégorie professionnelle.
Autre fait préoccupant, la progression du nombre de remplaçants, surtout parmi les généralistes, catégorie où il atteint 10 006 médecins. Parmi ces remplaçants, figurent des jeunes bien sûr, mais pas seulement: « 10% ont même obtenu leur diplôme il y a au moins vingt ans », relève le Figaro. Une donnée qui signifie qu’ils sont de plus en plus nombreux à choisir de devenir «remplaçants professionnels» plutôt que de s’installer, voire à désirer échapper à la lourdeur de la gestion d’un cabinet.
Le Figaro rappelle ainsi que le rapport que l’ancienne ministre de la Santé, Élisabeth Hubert, remettra vendredi à Nicolas Sarkozy vise justement à répondre au malaise des «médecins de proximité».
Source : http://www.lefigaro.fr/