Médiator: Xavier Bertrand dénonce de “graves défaillances”
Nouveau rebondissement dans l’affaire du Mediator: dans une interview au Figaro, le ministre de la Santé, Xavier Bertrand, dénonce de “graves défaillances” et affirme “qu’il n’est pas normal qu’il ait fallu attendre douze ans avant de prendre la décision d’interdire le Mediator”.
Priorité du ministre, « connaître tous les tenants et les aboutissants de cette affaire sanitaire grave et de faire en sorte qu’il ne reste aucune zone d’ombre ». Xavier Bertrand attend ainsi que « toute la lumière soit faite » par la mission de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas), afin de « retrouver la confiance ». « Comme chacun, je veux tout savoir de ce qui s’est passé depuis la mise sur le marché du Mediator en 1976. Je veux comprendre pourquoi, malgré certaines mises en garde, malgré une parenté chimique avec des molécules interdites, ce médicament est resté sur le marché pendant trente-trois ans », déclare le ministre au quotidien.
Xavier Bertrand souhaite aussi « des recommandations pour transformer notre système de mise sur le marché des médicaments, ainsi qu’un renforcement de la pharmacovigilance ». Concernant le laboratoire Servier, le ministre demande à ce que « toutes les parties soient auditionnées, et pas seulement l’administration. Nous devons avoir des informations de toutes parts, y compris des laboratoires Servier . C’est pourquoi je leur demande de collaborer et de répondre à toutes les questions. C’est aussi pour cela que je suis favorable aux enquêtes parlementaires qui ont un champ d’investigation plus large encore que les seules enquêtes administratives ».
Conflits d’intérêts? Incompétence? « Le rapport de l’Igas répondra », déclare le ministre. Selon Xavier Bertrand, « Notre système n’a pas été en mesure de prendre en compte les tout premiers cas isolés. Il faut donc renforcer la pharmacovigilance. Et développer les études post-AMM ». « Quand un médicament fait l’objet d’une interdiction, la surveillance de toutes les molécules proches doit être renforcée. L’isoméride (un autre coupe-faim des laboratoires Servier) a été retiré du marché en 1997. Il n’est pas normal qu’il ait fallu attendre douze ans avant de prendre la décision d’interdire le Mediator », estime le ministre.
Source: http://www.lefigaro.fr