Médicaments génériques: l’Assurance maladie préconise des baisses de prix
Dans son analyse sur les dépenses de médicaments en 2010, l’Assurance maladie souligne que les prix des génériques français sont plus élevés que dans la plupart des pays européens. Elle préconise ainsi d’optimiser les prix des médicaments génériques, en tenant compte des résultats obtenus dans plusieurs pays européens, grâce à la mise en concurrence des industriels.
Selon l’analyse de l’Assurance Maladie, les médicaments génériques ont permis d’économiser 1,3 milliard d’euros en 2010, grâce notamment à la générication de médicaments au potentiel très important tels que le Plavix® en 2010 (près de 200 M€ d’économies en année pleine). Cependant, si le taux de substitution des médicaments de marque par les génériques demeure à un niveau très élevé (près de 80%), elle note « des difficultés indéniables (…) pour certaines molécules, pour lesquelles la substitution n’atteint pas le niveau souhaité ». A titre d’exemple, le taux de substitution du clopidogrel (Plavix®) a baissé de 6 points entre mars 2010 et juin 2011 (de 68 à 62%).
L’Assurance maladie souligne que néanmoins que les années 2011 et 2012 seront marquées par la générication des 2 premiers médicaments remboursés – Inexium® et Tahor® – avec un potentiel d’économies de 300 M€ (respectivement 130 et 170 M€).
Des écarts de prix entre pays considérables
L’Assurance Maladie a étudié les prix moyens des 74 principales molécules génériquées représentant près de 85% des montants remboursés de médicaments génériques. Sept pays européens ont été étudiés : Allemagne, Italie, Pays-Bas, Espagne, Suisse, Royaume-Uni et France (source IMS Health 2010). « Les prix des médicaments génériques français sont plus élevés que dans la plupart des pays européens », souligne l’Assurance maladie qui constate que les écarts de prix avec les pays pratiquant une politique de prix bas pour les génériques sont parfois considérables.
Plusieurs pays européens optimisent en outre particulièrement leur structure de consommation : les génériques les plus consommés bénéficient de prix particulièrement bas (parfois inférieurs à 10 centimes par unité standard) tandis que les médicaments princeps présentent à la fois des prix très élevés et des volumes peu importants. En France, la différence de prix entre le médicament princeps et le générique apparaît moins importante. Dans l’hexagone sur ces 74 molécules, le prix moyen par unité standard est de 15 centimes contre 12 centimes en Allemagne, 10 centimes en Espagne ou 7 centimes au Royaume-Uni. La France est ainsi à la seconde place (ex-aequo avec l’Italie) du classement des prix moyens de médicaments génériques.
La mise en concurrence des industriels
« De manière générale, plusieurs études ont montré l’efficacité de ces mécanismes de mise en concurrence des fabricants pour faire baisser les prix », souligne l’Assurance maladie qui préconise d’appliquer aux médicaments génériques une stratégie de prix comparable aux autres pays européens.
Il existe en Europe plusieurs politiques de régulation des prix des médicaments génériques :
– Le prix du générique est fixé en fonction du prix du médicament de marque lors de sa mise sur le marché, avec une décote. C’est le cas de la Belgique, de l’Autriche ou de la France où le médicament générique est 55% moins cher que le prix du princeps. Le mécanisme de décote peut être progressif dans le temps (Autriche).
– Le prix du générique résulte d’une mise en concurrence des industriels par les pharmaciens à qui un rôle d’acheteur est confié. Les économies réalisées sont partagées entre les pharmaciens et l’assurance maladie. Ce mécanisme existe en Angleterre et aux Pays-Bas. Aux Pays Bas, le plus grand assureur néerlandais a mis en place un schéma de partage des gains entre l’assureur et le pharmacien différent de l’Angleterre mais dans les deux cas, les prix des génériques baissent très fortement
– Dans certains pays tels que l’Allemagne ou les Pays-Bas, les caisses d’assurance maladie réalisent des appels d’offres auprès des fabricants de génériques pour négocier des prix optimisés.
Source : Assurance maladie
Source : Dépenses de médicaments en 2010 – Assurance Maladie – 29 septembre 2011 1