Mélanome de l’œil : L’institut Curie organise des web conférences pour garantir l’accès à des soins en France
L’Institut Curie, un des centres référents pour la prise en charge de ce cancer rare de l’adulte, a été chargé parl’INCa de l’organisation nationale de la prise en charge des patients par les centres de référence. Les spécialistes de l’Institut- ophtalmologistes, radiologues, oncologues médicaux, radiothérapeutes, chirurgiens – partagent ainsi leurs expertises au cours de web conférences, véritables « staffs » virtuels au cours desquelles sont prises les décisions thérapeutiques pour chaque patient.
Le mélanome de l’oeil est le cancer de l’oeil le plus fréquent chez l’adulte. Avec 500 à 600 nouveaux cas diagnostiqués chaque année en France, ce cancer se classe parmi les maladies orphelines. L’Institut Curie, qui est l’un des centres référents en France pour ce cancer rare, possède une expertise allant de la recherche fondamentale aux soins hautement spécialisés, indispensable pour faire progresser la prise en charge des malades. Il coordonne le groupe de travail national et héberge la base de données nationale
Autre point fort de l’institut : son Centre de protonthérapie. En effet, cette radiothérapie, ultra-précise – uniquement disponible à l’Institut Curie et au Centre Antoine Lacassagne à Nice – permet de préserver l’oeil dans de nombreux cas et de limiter au maximum les séquelles au niveau des tissus sains avoisinants. En juin 2010, suite au plan de rénovation complète débuté en 2006, le nouveau Centre de protonthérapie de l’Institut Curie ouvrira ses portes. Il pourra traiter au moins 550 patients par an, contre 350 actuellement pour des tumeurs de l’oeil mais aussi des tumeurs de la base du crâne et un plus grand nombre de tumeurs de l’enfant.
Chaque année, 300 nouveaux patients atteints de cancer de l’oeil, soit la moitié des patients français, sont pris en charge à l’Institut Curie dans le service d’Ophtalmologie du Dr Laurence Desjardins, qui collabore avec tous les spécialistes de l’institut pour proposer le traitement le mieux adapté à chaque patient. Cette expertise acquise au fil des années permet désormais aux médecins de l’Institut Curie de favoriser au maximum les traitements conservateurs plutôt que l’ablation chirurgicale de l’oeil. Et pour les 300 autres patients ? L’Institut Curie diffuse son savoir-faire partout en France pour assurer une prise en charge de qualité égale à tous les patients, à proximité de leur domicile.
La médecine à l’heure d’internet
Dans cette démarche, une nouvelle étape vient d’être franchie : depuis l’été 2009, les spécialistes de l’Institut Curie se réunissent virtuellement avec leurs homologues de Nice, de Strasbourg, de Bordeaux et de Lyon, grâce à des web conférences, pour partager leur longue expérience de cette pathologie.
« Ce sont de véritables réunions de concertation entre spécialistes – 11 à 12 invités à chaque web conférence -, mais à distance » précise le Dr Laurence Desjardins, à l’origine de la mise en place de ces réunions virtuelles. « Nos homologues nous sollicitent sur certains dossiers que nous étudions et discutons ensemble, afin de prendre la décision thérapeutique la mieux adaptée » ajoute-t-elle.
La structuration de la filière de soins est une condition sine qua none à l’amélioration de l’accès aux soins et à la qualité de prise en charge des maladies orphelines. L’une des missions assignées au centre référent est d’organiser progressivement ce maillage. Comme le souligne le Pr Pierre Bey, directeur de l’Hôpital de l’Institut Curie, « ces web conférences nous permettent de remplir pleinement notre rôle de coordinateur pour le mélanome de l’oeil et d’assurer ainsi l’équité des soins au plan national ». Et l’Institut Curie veut aller plus loin : « à terme, nous envisageons de recourir à ces web conférences au niveau international avec les autres centres référents dans le monde » ajoute le Dr Laurence Desjardins.
Par ailleurs, l’Institut Curie dispose d’une recherche structurée, allant du plus fondamental aux aspects cliniques du mélanome de l’oeil : il coordonne des essais cliniques, étudie les critères génomiques permettant d’améliorer le diagnostic, recherche de nouvelles cibles thérapeutiques… Les enjeux sont très importants car comme le précise le Dr Laurence Desjardins « les patients sont peu nombreux et les connaissances sur la maladie restent insuffisantes. Il n’y a pas de traitement de référence, en dehors du traitement local. » Seules des institutions telles que l’lnstitut Curie, assurant la prise en charge et la recherche, peuvent participer à l’émergence de nouveaux traitements dans ce type de pathologie orpheline.
Source : Institut Curie