Nanobiotix : feu vert de la FDA pour son premier essai clinique en Immuno-Oncologie
Nanobiotix, société française pionnière en nanomédecine, vient d’annoncer que la Food and Drug Administration (FDA) américaine a accepté sa demande d’Investigational New Drug (IND) pour un nouvel essai clinique avec NBTXR3, le premier produit d’une nouvelle classe, conçu pour être injecté directement dans les tumeurs cancéreuses, activé par radiothérapie stéréotaxique d’ablation (SABR) et administré en combinaison avec un anticorps anti-PD1 (nivolumab ou pembrolizumab).
Laurent Levy, Président du Directoire de Nanobiotix a commenté : « Cette autorisation de la FDA est un succès important pour Nanobiotix. Nous sommes prêts pour le lancement de notre premier essai d’Immuno Oncologie aux Etats-Unis combinant NBTXR3 et un « checkpoints inhibitor ». Progresser dans la démonstration du potentiel de NBTXR3 à transformer des patients non-répondants en patients répondants aux checkpoints inhibitors pourrait changer la donne en oncologie. Cette approche pourrait permettre d’adresser les besoins médicaux non-satisfaits d’un nombre important de patients. Les données précliniques et cliniques existantes font penser que NBTXR3 pourrait devenir un pilier de l’Immuno-Oncologie. »
L’autorisation de la FDA permet à la société d’initier l’étude NBTXR3-1100, une phase I/II prospective, multicentrique, ouverte, non randomisée, évaluant l’efficacité et la sécurité du produit NBTXR3 activé par SABR en combinaison avec deux anticorps anti-PD1 (nivolumab et pembrolizumab). L’étude NBTXR3-1100 comporte trois cohortes de patients atteints de carcinome épidermoïde récurrents et/ou métastatiques de la tête et du cou (NHSCC) ou de cancers du poumon métastasé non à petites cellules (CPNPC). Cette étude sera réalisée en deux phases successives. La première d’entre elles sera une escalade de dose, suivie par une phase d’expansion. Devraient être recrutés entre 36 et 72 patients dans la phase I et 40 dans la phase II.
La phase d’escalade de dose de l’étude NBTXR3-1100, basée sur le schéma classique de phase I « 3+3 », est organisée selon un programme à 3 niveaux afin de déterminer la dose recommandée de NBTXR3 injectée dans les tumeurs, ainsi que la dose d’activation par SABR. En parallèle de cette escalade de doses avec NBTXR3 activé par radiothérapie, la quantité d’inhibiteur de PD1 demeurera constante. Un seul anticorps anti-PD1 approuvé sera choisi pour la phase d’expansion, en fonction de l’évaluation préliminaire du ratio bénéfice/risque observé lors de la Phase I de l’essai.
Les objectifs primaires et secondaires de l’étude permettront d’évaluer l’efficacité et la sécurité du produit tandis que les objectifs exploratoires permettront la caractérisation des altérations génomiques induites par les traitements telles que précédemment observées, dont notamment l’augmentation de l’activité cytokine et des marqueurs de la réponse immunitaire adaptative, et les voies de signalisation des récepteurs lymphocytaires T.
Tanguy Seiwert, M.D., de l’Université Chicago Medical Center sera l’investigateur coordinateur de l’essai et Jared Weiss, M.D., de l’Université North Carolina – Chapel Hill, le principal investigateur.
Ces dernières années la capacité des agents d’immuno-oncologie à stimuler la réponse du système immunitaire contre les cellules tumorales (amorçage antitumoral actif), a créé une réelle effervescence.
Alors que, la réponse aux inhibiteurs de points de contrôle immunitaire par les tumeurs dites « chaudes », infiltrées par les lymphocytes T et caractérisée par un profil inflammatoire a généré d’impressionnants bénéfices cliniques durables chez certains patients, la plupart des patients ne répondent pas ou peu aux traitements existants.
Selon les données publiées, environ seulement 15 à 20 % des patients atteints de cancer du poumon non à petites cellules (CPNPC) et environ 13 à 22% des patients atteints de carcinome épidermoïde de la tête et du cou (NHSCC) répondent aux différents traitements actuels d’immunothérapie.
Le mode d’action physique de NBTXR3 et la mort cellulaire ainsi générée induit une immunogénicité différente par rapport à la radiothérapie et à la chimiothérapie. Cela pourrait être clé pour augmenter considérablement le nombre de patients atteints de cancers qui pourraient bénéficier de thérapies d’immuno-oncologie.
Ainsi, lors des conférences de l’ASCO et du SITC, Nanobiotix a présenté des données montrant que le produit NBTXR3 activé par radiothérapie induisait un modèle immunitaire adaptatif spécifique qui pourrait éventuellement transformer un patient non-répondant en un patient immuno répondant, réceptif au traitement par des inhibiteurs de points de contrôle immunitaire existants.
S’ajoutant au développement principal de NBTXR3 en tant qu’agent unique dans sept indications d’oncologie, le programme de combinaison d’Immuno-Oncologie de Nanobiotix ouvre la porte à de nouveaux développements, à de nouvelles indications potentielles et à d’importantes opportunités de création de valeur.
La première visite du premier patient dans cette importante étude est attendue dans le deuxième trimestre de 2018, avec les premiers résultats envisagés à l’été 2019.
Source : Nanobiotix