Nosopharm et Evotec collaborent pour accélérer le développement de nouveaux antibiotiques
Nosopharm, société de biotechnologies spécialisée dans la recherche et le développement de nouvelles molécules anti-infectieuses, et la société allemande Evotec ont annoncé avoir signé un partenariat visant à faire progresser le candidat principal de Nosopharm, NOSO-502, jusqu’au stade clinique, et à développer un candidat médicament Odilorhabdine de deuxième génération. Les termes financiers de l’accord n’ont pas été dévoilés.
L’accent sera mis au départ sur le CMC (Chemistry, Manufacturing and Control pour Chimie, Fabrication et Contrôle) ainsi que sur les activités liées à la demande réglementaire d’autorisation d’essai clinique (CTA, Clinical Trial Application) pour NOSO-502, avant la préparation des essais de phase 1 dans le traitement des infections urinaires compliquées (cUTI, complicated Urinary Tract Infections) et des infections intra-abdominales compliquées (cIAI, complicated Intra-Abdominal Infections).
NOSO-502 est le premier candidat clinique de la nouvelle classe antibiotique des Odilhorhabdines (ODLS). Il inhibe la traduction bactérienne avec un nouveau mécanisme d’action. Sa cible principale est le traitement des infections nosocomiales aux Enterobacteriaceae, y compris les Enterobacteriaceae multi-résistantes aux carbapénèmes (CRE) et aux polymyxines. NOSO-502 a montré son efficacité in vivo dans plusieurs modèles d’infections à Enterobacteriaceae. La molécule a également démontré in vitro une activité antibactérienne contre des isolats cliniques multi-résistants (KPC, NDM et OXA, entre autres).
Le deuxième programme développera un candidat médicament Odilorhabdine de deuxième génération pour le traitement des pneumonies nosocomiales chez les malades ventilés ou non ventilés (HAP/VAP), sous le nom NOSO-2G. Il s’agira ici de travailler sur l’optimisation de lead, le profilage pour la sélection du candidat médicament et d’autres développements.
« Nous sommes ravis qu’un partenaire biotech industriel de renom soutienne le développement de notre nouvelle classe d’antibiotiques », indique Philippe Villain-Guillot, président du directoire de Nosopharm. « Nous sommes impatients de faire progresser notre premier candidat médicament vers la clinique et d’élargir notre pipeline avec un deuxième candidat. »
« C’est passionnant d’assister au développement d’une toute nouvelle classe d’antibiotiques, une étape majeure à l’heure où la résistance aux antibiotiques est de plus en plus forte », ajoute le Dr. Cord Dohrmann, directeur scientifique d’Evotec. « Nous sommes très heureux de jouer un rôle clé dans ce partenariat et nous sommes convaincus qu’avec la combinaison unique de notre expertise dans les maladies infectieuses et de nos plateformes de découverte de médicaments et de développement précoce, les candidats principaux pourront bientôt entrer en phase clinique et insuffler un nouvel espoir aux médecins et à leurs patients atteints d’infections nosocomiales causées par des bactéries multi-résistantes. »
Nosopharm compte remplir la demande d’autorisation d’essai clinique en 2021 et lancer les premiers essais chez l’homme de NOSO-502 la même année. Le processus de sélection du candidat clinique pour NOSO-2G est prévu en 2022.
En 2015, dans l’Union Européenne et dans l’Espace Économique Européen, on estime que les bactéries résistantes aux antibiotiques ont été à l’origine de 670 000 infections et de 33 110 décès. Au niveau mondial, la résistance microbienne pourrait tuer jusqu’à 10 millions de personnes par an d’ici 2050, ce qui pourrait coûter jusqu’à 94 000 milliards d’euros. En février 2017, l’OMS a publié une liste des pathogènes prioritaires en termes de développement de nouveaux antibiotiques. Les bactéries à Gram négatif résistantes aux carbapénèmes (Enterobacteriaceae, Pseudomonas aeruginosa, Acinetobacter baumannii) figuraient en tête de cette liste, avec une priorité critique. En 2017, dans l’UE/EEE, les taux de résistance aux carbapénèmes chez Klebsiella pneumoniae (Enterobacteriaceae), Pseudomonas aeruginosa et Acinetobacter baumannii étaient respectivement de 7,2%, 17,4% et 33,4%.
Source : Nosopharm / Evotec