OSE Immunotherapeutics : des résultats cliniquement probants et statistiquement significatifs de phase 2 de l’anticorps Anti-IL7R Lusvertikimab dans la rectocolite hémorragique

OSE Immunotherapeutics annonce aujourd’hui des résultats positifs de la phase d’induction de CoTikiS, l’étude de Phase 2 randomisée, en double aveugle, contrôlée versus placebo, avec Lusvertikimab (OSE-127) démontrant une forte efficacité et un profil de sécurité favorable dans la rectocolite hémorragique active (RCH) modérée à sévère.

Résultats principaux de l’étude de Phase 2 CoTikiS

L’étude de Phase 2 CoTikiS randomisée et en double aveugle, a évalué l’efficacité et la tolérance de Lusvertikimab versus placebo chez 136 patients atteints de RCH active modérée à sévère, en échec ou en perte de réponse à un (des) traitement(s) antérieur(s)*. CoTikiS est une étude de 50 semaines, comprenant une période d’induction de 10 semaines évaluant deux doses (450 mg et 850 mg) de Lusvertikimab contre placebo, suivie d’une période supplémentaire en ouvert (OLE) de 24 semaines au cours de laquelle tous les sujets ont reçu des perfusions toutes les 4 semaines Lusvertikimab 850 mg et une période de suivi de sécurité de 16 semaines sans traitement.

Lusvertikimab (Lusv) a atteint le critère principal d’efficacité défini par l’amélioration du score de Mayo modifié (MMS)** à la semaine 10 (S10) aux deux doses testées, et a démontré des résultats cliniquement probants et statistiquement significatifs sur les principaux critères secondaires. Un profil de sécurité favorable a été observé à la fois pendant la période d’induction et pendant les 6 mois de la période ouverte d’extension de l’essai. Au total, 134 patients ont été analysés au cours de la période d’induction jusqu’à S10 [groupe 850 mg (50 patients) ; groupe 450 mg (35 patients) ; groupes poolés 850 mg + 450 mg (85 patients) ; groupe placebo (49 patients)]. Un total de 120 patients traités avec Lusvertikimab a participé à la période ouverte d’extension de traitement (OLE) de 24 semaines.

Analyse finale de l’objectif principal à la semaine 10***

Amélioration de l’indice global d’activité de la maladie RCH (MMS)

–          Groupe Lusv 850 mg : différence de – 0,9 point versus placebo (p = 0,036)
–          Groupe Lusv 450 mg : différence de – 1,16 point versus placebo (p = 0,019)
–          Groupe poolé 450 mg + 850 mg : différence de – 1,00 point versus placebo (p = 0,010)

Résultats des principaux critères secondaires à la semaine 10

Rémission clinique****

–          13 % dans le groupe Lusv 850 mg, différence ajustée versus placebo de 8,6 % (Odds ratio [OR] 3,26)
–          22 % dans le groupe Lusv 450 mg, différence ajustée versus placebo de 17,6 % (OR 6,19)
–          4 % dans le groupe placebo

Rémission endoscopique (score endoscopique = 0)

–          19,4 % dans le groupe Lusv 850 mg, différence ajustée versus placebo de 6,8 % (OR 1,68)
–          34,7 % dans le groupe Lusv 450 mg, différence ajustée versus placebo de 22 % (OR 3,71)
–          12,6 % dans le groupe placebo

Amélioration endoscopique (score endoscopique ≤ 1 point)

–          24,3 % dans le groupe Lusv 850 mg, différence ajustée versus placebo de 11,7 % (OR 2,25)
–          44,5 % dans le groupe Lusv 450 mg, différence ajustée versus placebo de 31,9 % (OR 5,62)
–          12,6 % dans le groupe placebo

Indice endoscopique de sévérité de la RCH ***** (diminution du score UCEIS à la semaine 10)

–          Groupe Lusv 850 mg : différence de – 0,82 (SD : 0,415) versus placebo (p = 0,05)
–          Groupe Lusv 450 mg : différence de – 1,35 (SD : 0,478) versus placebo (p = 0,006)
–          Groupe poolé 450 mg + 850 mg : différence de – 1,038 (SD :0,379) versus placebo (p= 0,007)

Profil de sécurité

Lusvertikimab a montré un bon profil de sécurité et a été bien toléré, sans différence entre les deux groupes de doses et le placebo sur l’incidence des événements indésirables graves imputables au traitement, des événements indésirables (EI) entraînant un arrêt du traitement, des EI sévères liés au traitement, des infections opportunistes ou des réactions à la perfusion pendant la période d’induction. De plus, aucun signal de sécurité n’a été observé dans la population de patients ayant reçu 850 mg de Lusvertikimab pendant une période ouverte d’extension du traitement de 24 semaines (OLE), indépendamment des groupes de randomisation initiaux.

Le Professeur Arnaud Boureille, Professeur associé en Gastro-entérologie, Institut des Maladies de l’Appareil Digestif, Centre Hospitalier Universitaire de Nantes, Investigateur principal et de la Coordination scientifique de l’étude CoTikiS, commente : « Nous sommes très heureux de partager ces résultats positifs d’efficacité qui pourraient positionner Lusvertikimab comme une nouvelle option thérapeutique de rupture pour les patients atteints de RCH. Nous sommes plus qu’enthousiastes par l’efficacité endoscopique très élevée observée et par ce que cela pourrait signifier pour les patients souffrant de RCH. Ce candidat-médicament prometteur, avec son mécanisme d’action différencié et un excellent profil de tolérance, mérite d’être exploré plus activement dans la rectocolite hémorragique ainsi que dans d’autres indications. Nous sommes reconnaissants envers tous les investigateurs et tous les patients qui ont participé à cette étude, et nous avons hâte de présenter un ensemble de données cliniques et de biomarqueurs plus complet lors des futures conférences médicales ».

Nicolas Poirier, Directeur Général d’OSE Immunotherapeutics, ajoute : « Ces résultats impressionnants d’efficacité et de tolérance représentent une étape majeure dans le développement clinique de Lusvertikimab, et un catalyseur puissant pour les étapes à venir. Lusvertikimab a clairement démontré une preuve d’efficacité clinique significative dans la rectocolite hémorragique, et nous sommes impatients de continuer son évaluation dans d’autres études avec pour objectif ultime de rendre cette thérapie innovante accessible à des millions de patients en attente de traitements plus efficaces et plus sûrs. Lusvertikimab est un anticorps monoclonal pur antagoniste du récepteur de l’IL-7 et nous pensons qu’il a un large potentiel unique de produit ‘first-in-class’ qui pourrait bénéficier aux patients souffrant de diverses maladies auto-immunes et inflammatoires chroniques. Nous sommes impatients de progresser selon cette stratégie et d’avancer avec les partenaires les plus pertinents ».

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* Traitements antérieurs par corticostéroïdes, agents immunosuppresseurs ou traitements biologiques.

** La rectocolite hémorragique (RCH) est une maladie inflammatoire chronique du rectum et du côlon caractérisée par une inflammation de la muqueuse, des douleurs abdominales accompagnées de symptômes tels qu’une fréquence accrue des diarrhées et des saignements rectaux. La RCH modérée à sévère est mesurée par un score de Mayo modifié (MMS) compris entre 4 et 9 inclus. Le critère d’évaluation principal est le changement moyen à la semaine 10 par rapport à la valeur initiale du score de Mayo modifié, un indice d’activité de la maladie pour la RCH défini par l’addition des sous-scores « fréquence des selles » et « saignements rectaux » (deux éléments cliniques rapportés par le patient) et le sous-score endoscopique (activité de la muqueuse à l’endoscopie) évalué par un endoscopiste par le biais d’une plateforme de lecture centralisée.

*** Une analyse intermédiaire de futilité réalisée précocement (environ 30% des patients) par l’IDMC a proposé l’interruption du groupe 450 mg pour risque de futilité. Le groupe 850 mg a été initialement considéré comme l’analyse primaire, la futilité du groupe 450 mg n’a pas été confirmée dans l’analyse finale. Addendum au SAP (plan d’analyse statistique) : les résultats du groupe 450 mg ont été réévalués en incluant tous les patients déjà inclus dans ce groupe. De plus, les deux groupes ont été poolés en une cohorte sous traitement actif pour un effet global du traitement.

**** Rémission clinique à la semaine 10 : un score de Mayo modifié ≤ 2 points sans sous-score individuel > 1 point et des saignements rectaux à 0, donc un score de fréquence des selles de 0 ou 1 et un score endoscopique de 0 ou 1.

***** L’indice endoscopique de sévérité de la rectocolite hémorragique, UCEIS, est un outil validé de score endoscopique avec une variabilité inter-observateur, changement de score à la semaine 10 à partir de la baseline mesurant des sous-scores spécifiques : vascularisation, présence de saignements, érosions et ulcérations (Pabla B S et al. Gastroenterol Clin North Am. 2020).

Source : OSE Immunotherapeutics