Paludisme : un vaccin français aux résultats prometteurs
Un vaccin contre le paludisme, le MSP3, développé par la société de biotechnologie Synprosis, a montré lors d’une étude des résultats prometteurs chez des enfants au Burkina Faso. En 2009, le paludisme a été responsable de près de 800.000 morts en Afrique subsaharienne.
Cet essai clinique, dont les résultats sont publiés dans la revue escientifique New England Journal of Medicine, a été mené sur 45 enfants âgés de 12 à 24 mois répartis en trois groupes. Le premier a reçu une dose de 15 microgrammes du vaccin MSP3, le second groupe, une dose de 30 microgrammes et le groupe témoin un vaccin contre l’hépatite.
Les premiers résultats ont ainsi montré un effet protecteur significatif contre la maladie durant la période de suivi. La fréquence du paludisme a été de trois à quatre fois moindre chez les enfants traités avec ce nouveau vaccin que chez ceux qui ont reçu le vaccin contre l’hépatite B. Des résultats certes préliminaires mais qui traduisent une protection de 64 à 77 %. Cependant des études cliniques plus étendues doivent être menées pour confirmer l’efficacité de ce vaccin candidat MSP3.
Le MSP3 est actuellement produit par Synprosis, une société de biotechnologie à laquelle collabore désormais le professeur Pierre Druilhe, ex-directeur du laboratoire de paludo-vaccinologie (LPV) de l’Institut Pasteur. «Le vaccin MSP3 est désormais l’un des deux candidats vaccins à s’être avéré capable de protéger l’homme en zone d’endémie», explique-t-il au Figaro. En effet, un autre vaccin contre le paludisme RTS,S développé par GSK est à l’étude depuis mai 2009 dans plusieurs pays africains et porte sur 16 000 enfants et nouveau-nés. Les résultats sont attendus pour 2013.
Le paludisme est une maladie provoquée par le parasite Plasmodium falciparum que transmet la femelle d’un moustique via sa piqûre. Ce parasite variable est beaucoup plus complexe que des virus comme ceux de la rougeole ou de la poliomyélite. Ceci explique l’extrême difficulté à mettre au point un vaccin suffisamment efficace, relèvent les chercheurs.
Source : Le Figaro