Pénurie de médicaments en Grèce
Près de 160 types de médicaments -des antibiotiques aux antidépresseurs- viendraient à manquer sur les étagères des pharmacies de Grèce. Une conséquence de la fragilisation des circuits économiques et financiers engendrée par la crise.
Selon Kostas Lourantos, président de l’union des pharmacies d’Attique, « les compagnies pharmaceutiques n’ont plus intérêt à vendre en Grèce où hôpitaux et pharmacies sont endettés ». De grands groupes, comme Roche, Bayer, Novartis ou Sanofi, seraient ainsi désormais rétives à vendre leurs produits en Grèce, estime Kostas Lourantos.
Une pharmacienne du centre d’Athènes souligne que « des patients de maladies graves, comme le cancer ou la sclérose en plaque peinent à trouver des médicaments devenus trop chers que les hôpitaux ou les pharmacies ne peuvent acheter ». Et cela bien que les prix des médicaments étaient déjà notoirement bas par rapport à d’autres pays européens.
Autre difficulté, les pharmacies n’obtiennent pas le remboursement des créances accordées à l’organisme national de la santé, Eopyy, en pleine tourmente financière. « L’Eoppy nous doit 750 millions d’euros depuis janvier 2012 tandis que les dettes des années précédentes s’élèvent à 250 millions », explique M. Lourantos. Les pharmaciens ont alors répliqué en faisant une grève de délivrance des médicaments via des prescriptions de l’Eopyy.
En urgence, le gouvernement intérimaire vient de prendre la décision de débloquer 70 millions d’euros pour que l’Eopyy honore une partie de ses dettes afin de ne plus pénaliser les patients souffrant de maladies graves. Parallèlement, le ministère de la Santé a assuré que des médicaments pour les maladies graves étaient d’urgence délivrés aux pharmacies.
Source : Le Parisien et l’Express