Cancer du sein: un médicament expérimental de Roche réduit de 35 pour cent le risque de progression
Le trastuzumab emtansine (T-DM1), médicament expérimental d’action ciblée contre le cancer du sein développé par Roche et Genentech, a réduit de 35 pour cent le risque de progression de la maladie ou de décès dans une étude pivot de phase III présentée dimanche lors du 48e congrès annuel de l’American Society of Clinical Oncology (ASCO).
Roche a annoncé ce week-end que l’étude de phase III EMILIA sur le trastuzumab emtansine (T-DM1) a déjà satisfait à l’un de ses deux critères d’évaluation primaires en entraînant une prolongation significative de la période pendant laquelle des patientes souffrant de cancer du sein métastatique (CSm) HER2-positif ont vécu sans que leur maladie ne progresse (survie sans progression; PFS).
L’étude a montré que le risque d’aggravation de la maladie ou de décès a été réduit de 35 pour cent chez les femmes ayant reçu le trastuzumab emtansine par rapport à celles traitées par une chimiothérapie associant le lapatinib plus Xeloda® (capécitabine) (HR=0,65; p-value: <0,0001). L’étude EMILIA est la première étude randomisée de phase III menée avec le trastuzumab emtansine chez des patientes souffrant de CSm ayant déjà été traitées par Herceptin® (trastuzumab) associé à une chimiothérapie à base de taxane.
Une tendance en faveur d’une prolongation de la survie (survie globale ou OS, co-critère d’évaluation primaire de l’étude) a également été observée chez les femmes ayant reçu le trastuzumab emtansine par comparaison à celles traitées par l’association lapatinib plus Xeloda, mais ces données ne sont pas encore matures. Le profil d’innocuité du trastuzumab emtansine s’est avéré correspondre à ceux déjà observés lors de précédentes études, les patientes recevant le trastuzumab emtansine ayant présenté moins d’effets indésirables (EI) de grade 3 ou plus que celles traitées par l’association lapatinib plus Xeloda (40,8 pour cent contre 57 pour cent).
“Les résultats encourageants de l’étude EMILIA en termes d’efficacité, d’innocuité et de qualité de vie étayent notre conviction que le trastuzumab emtansine pourrait être appelé à jouer un rôle important chez les patientes souffrant de cancer du sein métastatique HER2-positif. Nous travaillons avec les autorités de santé du monde entier pour que ces données leur soient soumises le plus rapidement possible et espérons que le trastuzumab emtansine sera bientôt disponible pour les femmes atteintes de cette forme agressive de cancer du sein.”
Sur la base des données de l’étude EMILIA, Roche et Genentech prévoient de déposer cette année des demandes d’homologation du trastuzumab emtansine dans le traitement du CSm HER2-positif auprès de l’Agence européenne des médicaments (EMA) et de la US Food and Drug Administration (FDA).
Le trastuzumab emtansine est un produit expérimental connu sous le nom de conjugué anticorps médicament (antibody-drug conjugate = ADC). Il se compose du trastuzumab (anticorps) et du DM1 (agent chimiothérapique) unis l’un à l’autre par un ligand stable. Le trastuzumab emtansine est conçu pour cibler et inhiber la voie de signalisation de HER2 et délivrer l’agent chimiothérapique DM1 directement à l’intérieur des cellules cancéreuses HER2-positives.
Source : Roche