Pharmacie : Michel-Edouard Leclerc repart en campagne
Michel-Edouard Leclerc lance une nouvelle campagne de publicité où il dénonce les différences de prix de 30 médicaments non remboursés les plus vendus en France. Objectif du président des centres Leclerc: obtenir l’autorisation de vendre des médicaments non remboursés dans ses super et hypermarchés. L’Ordre national des pharmaciens réaffirme son opposition.
Le distributeur a ainsi lancé depuis ce vendredi un nouveau spot publicitaire dans lequel il réclame «que ses docteurs en pharmacie aient le droit de vendre tous les médicaments non remboursés à prix Leclerc.» Le distributeur exploite à ce jour 134 parapharmacies à l’intérieur ou à proximité de ses grandes surfaces qui vendent principalement des cosmétiques, des compléments alimentaires, des produits diététiques et des articles d’hygiène.
Dans sa nouvelle campagne, Leclerc qui s’appuie sur deux études d’Ipsos et de Bipesur, met en avant l’argument des prix de ces produits – aspirine, substituts nicotiniques, antifièvre…. – qui peuvent, selon le distributeur, varier du simple au double dans les pharmacies d’une même ville. «Si de nouveaux opérateurs détenaient 20% du marché des médicaments non remboursés, le prix de ces derniers baisserait de moitié», a déclaré Michel-Édouard Leclerc au Journal du dimanche (JDD).
Alors que Michel-Edouard Leclerc met en avant la professionnalisation de ses parapharmacies et de plus de 180 docteurs en pharmacie qui les encadrent, l’Ordre des pharmaciens s’agace. «Il faudrait que les pharmaciens de Leclerc soient préalablement inscrits à l’Ordre des pharmaciens pour pouvoir réclamer une telle autorisation», réagit Jean-Charles Tellier, président de la section A de l’ordre des pharmaciens qui estime que les pharmaciens Leclerc «n’ont pas de code de déontologie à respecter».
Le marché des 4000 produits d’automédication est estimé à 1,9milliard d’euros. Contrairement aux médicaments vendus uniquement sur prescription et remboursés par la Sécurité sociale, leur prix est libre, mais ils restent le monopole des pharmaciens qui ont reçu un agrément du ministère de la Santé. Ils représentent 6% des ventes des officines. En Italie, en Espagne, au Royaume-Uni et en Allemagne, il est déjà possible d’acheter ces médicaments dans des grands magasins.