Plan Alzheimer 2008-2012 : 30% du budget prévu réellement dépensé à fin 2011
France Alzheimer a pris connaissance jeudi des dépenses effectives du plan Alzheimer sur les quatre dernières années. Un bilan que l’association estime « inquiétant » et qui révèle que moins d’un tiers des montants alloués ont été dépensés sur la période 2008-2011. « A un an de la fin du plan, seuls 536 millions d’euros ont été engagés dont 370 millions réellement dépensés », indique-t-elle dans un communiqué.
Depuis le dernier bilan budgétaire fourni par la mission du plan Alzheimer en mars 2011, l’association est vigilante sur l’engagement effectif des dépenses. « Lors de l’anniversaire du plan en février dernier, le Président de la République affirmait : « Nous consacrons aujourd’hui 1,6 milliard d’euros au plan Alzheimer sur la période 2008-2012 », mais France Alzheimer découvre qu’entre 2008 et 2011, seuls 536 millions d’euros ont été engagés (dont 370 millions réellement dépensés) sur 1,2 milliard normalement budgété », souligne l’association.
Des résultats que l’association estime « décevants » qui concernent plus particulièrement des mesures comme la mesure 1 relative au développement et à la diversification des structures de répit. L’association regrette également que la mesure 16 concernant les PASA[1] et les UHR[2], dont elle souligne « le caractère non pertinent » face aux attentes et aux besoins des familles, puisse encore être dotée de « 800 millions d’euros, d’ailleurs à ce jour engagés à moins de 1% ».
Un décalage important que dénonce vivement la présidente de France Alzheimer, Marie-Odile Desana : « Pourquoi un tel retard alors que nos associations constatent chaque jour auprès des familles qu’elles accompagnent que les besoins sont de plus en plus importants et diversifiés ? Faut-il rappeler que 225 000 nouvelles personnes déclarent la maladie chaque année ? Pouvons-nous encore penser que le solde restant de 1,23 milliard [1,6 milliard moins 370 millions] sera engagé entre maintenant et la fin d’année ? ». Et de rajouter : « Qu’allons-nous dire aux familles ? Sans compter que le contexte électoral n’est pas favorable à l’avancement des projets. L’argent existe, comme l’affirme la mission du plan, France Alzheimer demande donc le lancement sans délai des appels à projets pour les structures de répit. »
Néanmoins, l’association salue les investissements faits sur la recherche et la mise en avant de la réflexion éthique qui a contribué au changement de regard sur la maladie. Mais son constat est beaucoup plus sévère sur le volet médico-social, « seul levier concret et immédiat d’amélioration du quotidien des familles touchées par la maladie », estime l’association.
[1] Pôle d’activités et de soins adaptés
[2] Unité d’hébergement renforcé
Source : France Alzheimer