Plan Cancer II : 750 millions d’euros pour la recherche, la prévention et la réduction des inégalités
Nicolas Sarkozy a présenté ce matin lors de son déplacement à Marseille les grandes orientations du Plan Cancer II pour la période 2009-2013. Doté d’un budget de 750 millions d’euros, le nouveau plan cancer a pour objectifs d’élargir la prévention et surtout réduire les inégalités sociales face à la maladie. En 2009, le cancer en général aura touché près de 150.000 personnes en France.
Le Plan cancer 2009-2013 présenté ce matin par Nicolas Sarkozy s’inspire du rapport remis par le Pr Jean-Pierre Grünfeld en février 2009 «Recommandations pour le Plan cancer 2009-2013». Ce nouveau plan s’inscrit ainsi dans la continuité du Plan précédent. « Il a eu raison de lancer ce plan cancer » a déclaré Nicolas Saroky, rendant hommage à l’initiative de son prédécesseur Jacques Chirac.
750 millions d’euros mobilisés
Concernant les dépenses nouvelles, le Chef de l’Etat a annoncé que 750 millions d’euros seraient mobilisés sur la durée du plan autour de cinq axes : plus de 95 millions pour la recherche, plus de 12 millions pour l’observation, 177 millions pour le dépistage, près de 403 millions pour les soins et enfin 45 millions pour le volet « vivre pendant et après un cancer ».
Au total, le nouveau plan Cancer comprend 5 grands axes, 30 mesures et 118 actions différentes. Trois grands thèmes transversaux « structurent et irriguent la stratégie du plan » et visent ainsi :
– à mieux prendre en compte les inégalités de santé pour assurer plus d’équité et d’efficacité dans l’ensemble des mesures de lutte contre les cancers ;
– à stimuler l’analyse et la prise en compte des facteurs individuels et environnementaux pour personnaliser la prise en charge avant, pendant et après la maladie ;
– à renforcer le rôle du médecin traitant à tous les moments de la prise en charge pour permettre notamment une meilleure vie pendant et après la maladie.
Les grandes mesures du nouveau plan Cancer
Parmi les grandes mesures annoncées par Nicolas Sarkozy, le gouvernement va renforcer les moyens de la recherche pluridisciplinaire et souhaite labelliser cinq sites de recherche pluridisciplinaire en cancérologie. Sélectionnés sur une base compétitive, ces sites devront accélérer le transfert entre la recherche scientifique et les soins aux malades.
Autre mesure sur le volet recherche, l’augmentation de 50 % la participation des malades aux essais cliniques. L’effort portera en priorité sur les populations les plus vulnérables, enfants, personnes âgées, tumeurs rares et formes graves. Par ailleurs, le président souhaite consacrer 15% du budget de la recherche du plan à l’étude des risques comportementaux et environnementaux.
Enfin, le président souhaite que la France contribue au séquençage complet du génome des cinq cancers les plus fréquents. Cet objectif s’inscrit dans le cadre de l’effort de collaboration mondiale sur le génome tumoral.
Concernant l’axe observation, le plan prévoit de produire et communiquer annuellement des informations sur le cancer et sur la cancérologie avec une analyse de la répartition des cancers sur tout le territoire. Nicolas Sarkozy a ainsi souligné à Marseille qu’il souhaitait disposer de données plus ciblées sur « ce qu’est le cancer aujourd’hui ». S’adressant à l’Institut de veille sanitaire, il a rappelé que « les Etats-Unis travaillent sur des données de 2009, alors que la France n’en est qu’à celles de 2007 ».
Pour ce qui est de l’axe prévention et dépistage, plusieurs mesures visent à Lutter contre les inégalités d’accès et de recours aux dépistages. Le plan vise ainsi à augmenter de 15 % la participation de l’ensemble de la population aux dépistages organisés. Cette augmentation devra être de 50 % dans les départements rencontrant le plus de difficultés.
Une augmentation de 20% du nombre de spécialistes
Pour ce qui est du volet soins, le nouveau plan souhaite personnaliser la prise en charge des malades et renforcer le rôle du médecin traitant. Objectif : faire bénéficier 80 % des patients au moins d’un programme personnalisé de soins.
Ce programme devra systématiquement impliquer le médecin traitant. Le Chef de l’Etat a ainsi demandé que plus d’oncologues, de radiologues, d’hématologues soient formés, notamment dans les régions les plus fragiles. Soit une augmentation de 20% du nombre de spécialistes. Le président rappelant le drame d’Epinal, a demandé par ailleurs un plus grand nombre de radiothérapeutes.
Vivre pendant et après un cancer
Enfin concernant l’axe vivre pendant et après un cancer, le plan vise notamment à développer une prise en charge sociale personnalisée et accompagner l’après cancer. Le gouvernement souhaite ainsi faire bénéficier 50 % des patients au moins d’un Programme personnalisé de l’après cancer. Ce programme prendra en compte les besoins individuels de surveillance médicale, de soutien psychologique et social. Le président a ainsi rappelé « que les patients ont toujours une crainte, à chaque consultation après leur guérison » et souhaite une hausse à 50% des suivis.
Autre souhait de Nicolas Sarkozy, que l’accès à l’emprunt et à une couverture assurantielle soit assuré pour les patients sortis de la maladie. « Je trouve ça injuste qu’un malade en plus d’affronter la maladie ne puisse pas faire de projets » a-t-il déclaré.
L’évaluation du Plan
L’évaluation du Plan cancer 2009-2013 est sous la responsabilité du Haut conseil de la santé publique et de l’AERES, pour les mesures de l’axe «Recherche». Ceux-ci peuvent solliciter des prestataires externes recrutés sur appels d’offres. Deux évaluations sont prévues : l’une à mi-parcours à la fin 2011 et l’autre à la fin du plan en 2013. Les rapports de synthèse de ces évaluations sont remis au Président de la République et aux ministres concernés.
Pour en savoir plus : consulter le dossier du Plan Cancer II sur le site de l’Elysée