Plan National sur les Résidus de Médicaments dans les Eaux (PNRM) : le comité de pilotage installé
Roselyne Bachelot, la ministre de la Santé, et Chantal Jouanno, secrétaire d’Etat chargée de l’Écologie, ont installé lundi le comité national de pilotage, chargé de l’élaboration et du suivi du futur plan national sur les résidus de médicaments dans les eaux. Deux axes forts : l’évaluation des risques environnementaux et sanitaires et la gestion de ces risques potentiels.
Dans l’esprit du Grenelle de l’environnement, ce comité est constitué de représentants des différents acteurs du domaine : professionnels de la santé, organismes nationaux de recherche et d’expertise, associations environnementales, associations de consommateurs et d’usagers, représentants de l’industrie pharmaceutique, sociétés savantes, élus et services de l’Etat. Le comité national de pilotage se réunira régulièrement afin de rendre compte du degré d’avancement des mesures et proposer d’éventuelles adaptations.
Pourquoi un projet de Plan National ?
La France est le 4ème consommateur mondial de médicaments. Plus de 3 000 médicaments humains et 300 médicaments vétérinaires sont actuellement disponibles sur le marché français. Ce sont des substances biologiquement actives qui se caractérisent par une grande diversité de structure chimique. Les résidus de médicaments, lorsqu’ils ne sont pas totalement dégradés dans l’organisme, sont excrétés dans les selles et les urines sous leur forme initiale ou sous la forme d’un ou plusieurs métabolites.
Antibiotiques, antidépresseurs, bêtabloquants… mais aussi médicaments à usage vétérinaire (antibiotiques, hormones, antiparasitaires) sont autant de substances qui sont rejetées dans les milieux aquatiques. Les concentrations dans le milieu récepteur varient selon la biodégradabilité des molécules et les performances des stations d’épuration.
Depuis plusieurs années, la communauté scientifique, les pouvoirs publics et le public s’interrogent sur la présence dans les milieux aquatiques (eaux de surface, eaux souterraines) et dans l’eau potable, à l’état de traces, de résidus de médicaments, ainsi que sur leurs effets sur l’environnement et la santé humaine. Ainsi la faune aquatique connaît aujourd’hui des diminutions de population importantes liées tant aux modifications physico-chimiques que biologiques des eaux, mais également des modifications dans les sex ratio des populations qui pourraient être liées aux résidus médicamenteux.
Deux axes forts
C’est ainsi que la table ronde du Grenelle de l’environnement avait conclu à la nécessité de maîtriser les risques liés aux substances médicamenteuses dans l’eau. Dans un communiqué, les deux ministres indiquent avoir « pris connaissance des premières propositions du comité national et ont manifesté leur confiance quant à la qualité et la pertinence des contributions qui seront apportées à l’issue de cette large consultation prévue jusqu’à la fin de l’année. »
Deux axes forts sont proposés pour l’élaboration de ce plan national sur les résidus de médicaments dans les eaux, à mener concomitamment :
- l’évaluation des risques environnementaux et sanitaires au moyen d’un renforcement des connaissances sur l’état des milieux et sur l’exposition aux résidus de médicaments et leurs effets sur l’environnement et la santé;
- la gestion de ces risques potentiels par la mise en place de stratégies visant à réduire les sources de pollution et à renforcer la surveillance.
Source : ministère