Plus de 4 millions de français sont asthmatiques
Selon une enquête de l’Institut de recherche et documentation en économie de la santé (Irdes) menée en 2006 sur la prévalence et contrôle des symptômes de l’asthme, la France compterait 4,15 millions de personnes asthmatiques. Soit 6,7% de la population.
En 2006, 6,26 millions de personnes en France métropolitaine déclarent avoir souffert d’asthme à un moment quelconque de leur vie et, parmi elles, 4,15 millions continuent à en souffrir, soit 6,7 % de la population. Les hommes sont globalement autant concernés que les femmes. Néanmoins, chez les moins de 15 ans, l’asthme prédomine chez les garçons avec près de 10 % d’asthmatiques chez les 5-10 ans, alors que les filles du même âge ne sont que 6 % à être concernées. Au-delà de cet âge, les femmes déclarent plus fréquemment de l’asthme que les hommes. La prévalence diminue jusqu’à 50 ans pour s’élever de nouveau à 7,8 % chez les 65 ans ou plus.
Un traitement « souvent insuffisant »
Moins d’un asthmatique sur deux a recours à un traitement de fond lequel permet de réduire et maîtriser l’intensité des symptômes liés à l’hyperréactivité bronchique de cette maladie chronique. Chez six asthmatiques sur dix, le niveau de contrôle des symptômes est insuffisant : partiellement dans 46 % des cas et totalement dans 15 %. Parmi ces derniers, un quart ne prend pas de traitement de fond. « Toutes choses égales par ailleurs, être obèse, fumer, vivre dans un ménage à faibles revenus ou de structure monoparentale augmente le risque d’avoir un asthme totalement non contrôlé », précisent les auteurs
Des leviers pour une meilleure prise en charge
En termes de santé publique, depuis l’an 2000, les auteurs constatent une baisse de la mortalité et des hospitalisations pour asthme, mais selon eux les résultats « soulignent l’ampleur des progrès encore à réaliser pour une meilleure prise en charge de jouant sur plusieurs leviers ». Du point de vue médical, il s’agirait de « mieux adapter les paliers de traitement à l’intensité des symptômes du patient, en s’assurant de l’observance du traitement actuel et d’une bonne technique d’utilisation des traitements inhalés ». Une prise en charge globale du malade est nécessaire, traitant à la fois les comorbidités et intégrant les éléments de l’environnement socio-économique et familial qui représentent des facteurs de risque individuels de la maladie et du mauvais contrôle. Ceci peut être réalisé par des actions préventives et par le biais d’une éducation thérapeutique facilitée par une meilleure prise en charge de l’Assurance maladie.
Enfin, les auteurs de l’enquête prônent une amélioration de l’accès à des soins de qualité « notamment pour les asthmatiques de catégories sociales moins favorisées, dans la mesure où elles sont souvent associées à un asthme insuffisamment contrôlé. Ces mesures permettraient de réduire les hospitalisations pour exacerbations de l’asthme et la mortalité, ce qui contribuerait à réduire encore le coût global de cette maladie chronique pour le système de santé ».
Pour plus d’informations, consultez la publication de l’IRDES sur l’asthme